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Turquie: Erdogan menace les manifestants d'une intervention de l'armée

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan - -

Longtemps gardienne de la Turquie laïque, l'armée turque a été mise au pas par Recep Tayyip Erdogan à coups de purges et de procès qui ont décimé sa hiérarchie.

La tension reste palpable en Turquie au lendemain de la démonstration de force et de fermeté du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan. Le gouvernement turc a menacé lundi de recourir à l'armée pour éteindre la contestation antigouvernementale qui agite le pays depuis plus de deux semaines.

La police "usera de tous les moyens qui lui sont conférés par la loi", a déclaré le vice-Premier ministre Bülent Arinç dans un entretien accordé à la chaîne de télévision A Haber. "Si cela ne suffit pas, même les forces armées turques peuvent être utilisées dans les villes sous l'autorité des gouverneurs" de régions, a-t-il averti.

Gardienne autoproclamée de la Turquie laïque, l'armée turque est longtemps intervenue dans la vie politique, notamment par des coups d'Etat. Recep Tayyip Erdogan est parvenue à la mettre au pas à coups de purges et de procès qui ont décimé sa hiérarchie.

De nouveaux affrontements ce lundi?

La mise en garde du gouvernement est tombée alors que la Confédération syndicale des ouvriers révolutionnaires (DISK) et de la Confédération syndicale des salariés du secteur public (KESK) ont décidé de monter dans le train de la contestation, en difficulté depuis la chute de son bastion du parc Gezi d'Istanbul samedi.

Comme elles l'ont déjà fait le 5 juin dernier, ces deux organisations classées à gauche ont lancé un appel à la grève et prévu de faire descendre lundi leurs militants dans les rues. En début d'après-midi, plusieurs milliers de personnes se rassemblaient en deux cohortes distinctes de part et d'autre de la place Taksim avec l'intention de la rejoindre.

Vidée de ses occupants par une intervention musclée de la police samedi soir, cette place emblématique est bouclée par les forces de l'ordre.

Selon le dernier bilan du syndicat des médecins turcs publié la semaine dernière, 4 personnes sont mortes et près de 7.500 autres ont été blessées depuis le 31 mai.

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S. A. avec AFP