La Thaïlande, plaque tournante du trafic de faux papiers
Parmi les pistes envisagées par les enquêteurs pour expliquer la disparition de l'avion de la Malaysia Airlines, samedi, l'hypothèse terroriste. Deux passagers ayant embarqué à bord du Boeing 777 voyageaient avec des passeports volés par le passé à des touristes européens, en Asie du sud-est. En Thaïlande, le trafic des documents d'identité est devenu aussi juteux que celui de la drogue.
A Bangkok, des échoppes spécialisées
Pour le vérifier, BFMTV s'est rendu dans le quartier de Khaosan, au coeur de Bangkok, la capitale thaïlandaise. Sur la très touristique Khaosan Road, au milieu des échoppes de massages et tatouages, des stands proposent des faux papiers calqués sur des modèles du monde entier, moyennant 50 euros ou plus.
Cartes d'identité, diplôme d'université, cartes de presse européennes, cartes diplomatiques, badges de membres de compagnies aériennes: le choix est vaste. Et notre caméra dérange les propriétaires de ce commerce.
60.000 passeports volés chaque année
Au même titre que le trafic de drogue et d'êtres humains, le trafic de papiers d'identité est en effet devenu monnaie courante en Thaïlande. Le pays est devenu une plaque tournante pour des organisations criminelles en tous genres qui s'y fournissent en faux documents. Ces faux papiers servent également à l'immigration clandestine, notamment vers l'Europe. Ainsi, chaque année, 60.000 passeports sont déclarés volés ou perdus en Thaïlande.
"Ca se passe avec un réseau iranien", explique à BFMTV un Français tenant un bar-auberge à Kaosan depuis sept ans, au fait des méthodes locales. "C'est entre 10.000 et 20.000 baths pour un passeport européen, ce qui fait 250 euros".
Les passeports biométriques d'hommes français font partie des documents les plus recherchés par les trafiquants. Et le trafic est si florissant que le marché du crime identitaire serait désormais aussi juteux que celui de la drogue, dans le pays.