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Russie

Ukraine: quand Kiev pointe le spectre d'une "Troisième Guerre mondiale"

Les routes menant à Slaviansk, bastion d'insurgés pro-russes, sont gardées par l'armée.

Les routes menant à Slaviansk, bastion d'insurgés pro-russes, sont gardées par l'armée. - -

Sur le terrain, l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes ont passé la journée à se jauger aux abords de Slaviansk. Diplomatiquement, en revanche, beaucoup d'annonces ont été faites. Le résumé.

Après un jeudi sanglant ayant vu s'opposer l'armée ukrainienne aux séparatistes pro-russes de Slaviansk, la situation s'est un peu calmée sur le champ de bataille ce vendredi. Diplomatiquement, en revanche, la journée a été animée. Ce qu'il faut en retenir.

> "Moscou veut une 'Troisième Guerre mondiale'"

• L'accusation de Kiev. La phrase est volontairement choquante. Et n'est pas passée inaperçue. Le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, a accusé la Russie de vouloir lancer une "une Troisième Guerre mondiale" en soutenant l'insurrection séparatiste dans l'est de l'Ukraine. "Les tentatives d'agression de l'armée russe sur le territoire de l'Ukraine mèneront à un conflit sur le territoire de l'Europe", a-t-il déclaré, avant d'appeler "la communauté internationale à s'unir contre l'agression russe.

> Encore plus de sanctions contre la Russie ?

• Entretien téléphonique. Tout comme la veille, les Etats-Unis et leur président Barack Obama ont de nouveau brandi la menace de nouvelles sanctions contre Moscou et ses hommes forts. S'en est suivi un entretien téléphonique entre le président américain et ses principaux homologues européens, dont François Hollande, pour évoquer plus en détails cette possibilité. "Les chefs d'Etat et de gouvernement ont appelé à une réaction rapide du G7 et évoqué l'adoption de nouvelles sanctions par la communauté internationale à l'encontre de la Russie", a indiqué par la suite l'Elysée. "Ils ont rappelé leur exigence que le processus démocratique en Ukraine puisse être mené à bien", jugeant que "la tenue de l'élection présidentielle le 25 mai prochain est essentielle pour permettre aux Ukrainiens de décider librement et en toute transparence de leur avenir."

• Une réunion prochaine au sein de l'UE. Toujours dans la même veine, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé que les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne allaient se réunir "aussi rapidement que possible" pour examiner de nouvelles sanctions contre la Russie.

> Intimidations sur le terrain

• Un hélicoptère ukrainien explose. Alors qu'il s'apprêtait de décoller de l'aérodrome de Kramatorsk, à 15km de Slaviansk, l'appareil militaire "Mi-8" a reçu une balle en plein dans son réservoir d'essence. L'œuvre, d'après l'agence de presse officielle russe Ria-Novosti, d'un tireur d'élite esseulé. Le pilote de l'appareil a eu le temps de s'en extraire et souffrirait de légères blessures, tandis que l'attaque a été revendiquée par les séparatistes pro-russe.

• L'étau se resserre sur Slaviansk. L'opération antiterroriste, qui a fait cinq morts jeudi dans le rang des insurgés pro-russes, ce poursuit dans cette ville de l'Est comptant près de 100.000 habitants. L'armée ukrainienne a annoncé mettre en place un véritable blocus autour des séparatistes tandis que ces derniers, sur place, annoncent qu'ils ne sont pas prêts de renoncer. Preuve de leur motivation ? Treize observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été capturés et sont retenus à l'intérieur de ce bastion contrôlé par les pro-russes.

> La justice internationale se penche sur le dossier

• La CPI s'en mêle. Bien que l'Ukraine n'ait pas ratifié le traité de Rome fondant la Cour pénale internationale, cette dernière a annoncé ouvrir une enquête préliminaire sur les événements s'étant déroulés du 21 novembre au 22 février derniers dans l'ancien pays soviétique. Soit les trois mois de révoltes réprimés dans le sang par les forces de l'ordre, sous l'autorité de l'ancien président déchu, Viktor Ianoukovitch. Une première étape qui pourrait conduire à "une enquête au long cours", selon Fatou Bensouda, la procureur de la CPI à l'origine de cette décision.

Jé. M.