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Russie

Meurtre d'Anna Politkovskaïa: 15 ans après, le crime est désormais prescrit

Un homme tient un journal avec la photo de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaya près du bureau du journal Novaïa Gazeta à Moscou, le 7 octobre 2021.

Un homme tient un journal avec la photo de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaya près du bureau du journal Novaïa Gazeta à Moscou, le 7 octobre 2021. - Natalia KOLESNIKOVA / AFP

Le commanditaire de l'assassinat de la journaliste russe n'a pas été retrouvé.

Les proches et les collègues de la journaliste russe Anna Politkovskaïa ont commémoré ce jeudi son assassinat il y a 15 ans, dénonçant le fait que son ou ses commanditaires, toujours pas identifiés, bénéficient désormais de la prescription pénale.

Le rassemblement commémoratif au siège de Novaïa Gazeta, l'employeur de cette journaliste d'investigation, s'est déroulé cette année dans un contexte de pressions accrues sur les médias indépendants, l'opposition et les ONG critiques du Kremlin depuis l'arrestation en début d'année d'Alexeï Navalny, le principal détracteur du président Vladimir Poutine.

Critique du pouvoir russe, en particulier de la sanglante guerre de Tchétchénie et du dirigeant de cette république du Caucase, Ramzan Kadyrov, Anna Politkovskaïa a été abattue dans la cage d'escalier de son immeuble à Moscou le 7 octobre 2006, une date coïncidant avec celle de l'anniversaire de Vladimir Poutine.

Prescription du crime

Quinze ans après ce crime, qui avait provoqué une onde de choc en Russie comme à travers le monde, seuls des exécutants ont été condamnés.

"Le meurtre n'a pas été élucidé", déplore le fils de la journaliste, Ilia Politkovski, 42 ans.

Interrogé au cours d'une cérémonie organisée dans les locaux du journal, il a critiqué le manque d'empressement des autorités à faire la lumière sur cette affaire, tout en relevant que ni la famille, ni Novaïa Gazeta n'avaient de réponses.

Coup supplémentaire: à la date de ce jeudi, "les commanditaires ont officiellement échappé à la responsabilité pénale" à cause de la prescription du crime, a regretté le journal.

S.R. avec AFP