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Guerre en Ukraine: la Russie inculpe un ex-employé russe de la diplomatie américaine

Le siège des services secrets russes (FSB) à Moscou, le 16 novembre 2018. (Photo d'illustration)

Le siège des services secrets russes (FSB) à Moscou, le 16 novembre 2018. (Photo d'illustration) - Mladen Antonov - AFP

Robert Chonov, un ex-employé du Consulat général américain de Vladivostok (Extrême-Orient), a été interpellé puis inculpé ce lundi pour "collaboration confidentielle avec un État étranger". Il est accusé d'avoir transmis des informations aux États-Unis sur le conflit en Ukraine.

Les services de sécurité russes (FSB) ont annoncé lundi avoir inculpé un citoyen russe, un ancien employé de la diplomatie américaine en Russie, arrêté en début d'année et accusé d'avoir transmis aux États-Unis des informations sur le conflit en Ukraine.

Au moment où les relations entre la Russie et Washington, qui soutient Kiev, sont extrêmement tendues, le FSB a demandé à pouvoir interroger, fait rare, deux diplomates américains accusés dans cette affaire.

Mi-mai, Moscou avait annoncé l'arrestation de Robert Chonov, un ex-employé du Consulat général américain de Vladivostok (Extrême-Orient), accusé de "collaboration confidentielle avec un État étranger". Washington avait alors dénoncé des accusations "sans fondement".

De la neige sur la vidéo d'interpellation

Lundi, dans un communiqué, le FSB a confirmé que Robert Chonov avait été inculpé pour ce chef d'accusation, passible de huit ans de prison.

L'agence de presse russe Ria-Novosti a diffusé lundi une vidéo, tournée par le FSB, montrant l'arrestation du suspect en bas d'un immeuble. De la neige est visible dans les rues, laissant penser que l'interpellation remonte au printemps ou à l'hiver.

Dans cette même vidéo, le suspect, assis à une table, micro accroché à son polo, fait ensuite des aveux face à la caméra.

Dans son communiqué, le FSB a affirmé que Robert Chonov avait rassemblé depuis septembre 2022, jusqu'à son arrestation à une date non précisée, des informations pour la diplomatie américaine.

Selon le FSB, il a mené ces activités présumées "contre rémunération matérielle" et à la demande "des employés du service politique de l'ambassade américaine à Moscou Jeffrey Sullin et David Bernstein".

"Il est prévu d'interroger les diplomates américains ci-mentionnés, des convocations en ce sens ont été envoyées à l'ambassade des États-Unis à Moscou", a ajouté le FSB.

Revues de presse

Dans la vidéo du FSB diffusée par les médias russes, on peut apercevoir les convocations adressées à ces deux diplomates, en date du 11 août, et exigeant qu'ils se rendent à un entretien avec des enquêteurs du FSB le 23 août à Moscou.

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Les informations transmises, selon le FSB, concernaient "la conduite de l'opération militaire spéciale (en Ukraine), la mobilisation (militaire) dans les régions russes" et "les éléments problématiques et l'évaluation de leur influence sur les protestations de la population en vue de l'élection présidentielle en Russie en 2024".

Selon Washington, Robert Chonov avait travaillé pendant plus de 25 ans pour le consulat américain de Vladivostok, jusqu'en 2021, quand Moscou a interdit l'emploi de salariés russes dans les missions diplomatiques américaines.

Au moment de son arrestation, il travaillait pour une société privée pourvoyant des services à l'ambassade américaine de Moscou et effectuait des revues de presse dans le "respect des lois" russes, avait assuré en mai le département d'Etat américain.

"Les accusations à l'encontre de Robert Chonov sont complètement dénuées de fondement", a déclaré le porte-parole de la diplomatie américaine Matthew Miller en réaction à l'inculpation.

Celle-ci "ne fait que souligner les actions de plus en plus répressives que le gouvernement russe entreprend envers ses propres citoyens", a-t-il déclaré.

Le porte-parole a également dénoncé les convocations adressées aux diplomates américains, rappelant les obligations de la Russie en vertu de la Convention de Vienne.

"Nous protestons fermement envers les tentatives des services de sécurité russes -dont les médias russes contrôlés par l'État font la promotion - d'intimider et d'harceler nos employés", a déclaré Matthew Miller.

T.P. avec AFP