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Pakistan: un attentat à la bombe fait au moins 39 morts lors d'un meeting politique

Des membres du parti Jamiat Ulema-e-Islam réunis à Quetta au Pakistan, le 21 mai 2021.

Des membres du parti Jamiat Ulema-e-Islam réunis à Quetta au Pakistan, le 21 mai 2021. - MAZHAR CHANDIO / ANADOLU AGENCY

Au moins 39 personnes ont été tuées et plusieurs dizaines d'autres blessées dans l'explosion d'une bombe dimanche dans le nord-ouest du Pakistan lors d'un rassemblement d'un parti islamique radical.

Une explosion a visé un meeting du parti religieux conservateur Jamiat Ulema-e-Islam (JUI-F) dont plus de 400 membres et sympathisants étaient rassemblés, dimanche, sous une tente dans la ville pakistanaise de Khar, près de la frontière avec l'Afghanistan.

Le bilan provisoire fait état de 39 morts et de plus d'une centaine de blessés.

"Je peux confirmer qu'à l'hôpital nous avons 39 morts et 123 blessés, dont 17 patients dans un état grave", a déclaré à l'AFP Riaz Anwar, représentant du ministère de la Santé pour la province de Khyber Pakhtunkhwa.

Des images de la déflagration circulant sur les réseaux sociaux montrent des corps éparpillés dans la foule et des volontaires aidant les victimes ensanglantées à se rendre dans des ambulances.

L'État islamique suspecté

Le drame est survenu alors que les partis politiques se préparent à faire campagne. Le gouvernement pakistanais doit être dissous dans les prochaines semaines, avant les élections prévues en octobre ou novembre.

Si la section locale du groupe État islamique (EI) a déjà confirmé être à l'origine d'attentats contre le JUI-F par le passé, celui-ci n'a pour l'heure pas été revendiqué.

L'année dernière, l'EI a dit être responsable d'attaques violentes contre des érudits religieux affiliés au parti, qui dispose d'un vaste réseau de mosquées et de madrasas - des écoles coraniques - dans le nord et l'ouest du pays.

Le groupe jihadiste accuse le JUI-F d'hypocrisie, le parti religieux ayant soutenu les gouvernements successifs et l'armée.

Des attaques en hausse à la frontière afghane

Les attaques au Pakistan ont augmenté depuis la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021, puis la fin du cessez-le-feu entre le groupe taliban pakistanais Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP) et le gouvernement pakistanais fin novembre.

En janvier, un homme, lié au TTP selon les autorités, avait fait exploser la bombe qu'il portait sur lui dans une mosquée à l'intérieur d'une base de la police à Peshawar, dans le nord-est du pays, tuant plus de 80 policiers.

Les attaques ont lieu principalement dans les régions limitrophes avec l'Afghanistan. Islamabad estime que certaines d'entre elles sont planifiées depuis le sol afghan, ce que Kaboul dément. Selon les analystes, les militants des anciennes zones tribales frontalières de l'Afghanistan se sont enhardis depuis le retour des talibans afghans.

Le Pakistan était autrefois en proie à des attentats à la bombe quasi quotidiens, mais une vaste opération militaire lancée en 2014 a permis de rétablir l'ordre dans une large mesure. La sécurité s'est depuis améliorée, le nord-ouest étant placé sous le contrôle des autorités pakistanaises après l'adoption d'une loi en 2018.

G.J. avec AFP