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Asie

L'Azerbaïdjan réprime vivement l'homosexualité pourtant légale dans le pays

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Si la loi du pays ne condamne pas officiellement cette inclination, les autorités pratiquent une sévère répression à l'encontre de la communauté LGBT.

Les autorités de Bakou ne font pas de cadeau à la communauté LGBT de la ville. Selon des activistes du pays contactés par le journal britannique The Guardian, elles mènent une virulente offensive homophobe. Depuis une dizaine de jours, de nombreux homosexuels et transsexuels ont été arrêtés ou amendés. L'un d'eux affirme avoir été battu pendant sa garde à vue. La loi azerbaïdjanaise de ce petit pays riche de se puits de pétrole ne condamne pourtant pas l'homosexualité. Mais elle est dans les faits durement réprimée. Un rapport réalisé l'année dernière par l'ONG ILGA Europe classe le pays au 49e rang européen en matière de tolérance envers la communauté LGBT.

"Il y a déjà eu des vagues de répression par le passé contre les personnes LGBT, mais celle-ci est beaucoup plus vaste avec des raids systématiques et généralisés", déclare Samed Rahimli, avocat exerçant à Bakou.

Il dit avoir connaissance de 60 cas de personnes LGBT condamnés à 20 jours d'emprisonnement ou à une amende, dans le cadre de cette récente répression. Il dénonce des "arrestations arbitraires" réalisées au motif que les interpellés s'opposeraient à aux forces de l'ordre.

Démenti des autorités

De leur côté, les autorités azerbaïdjanaises démentent formellement toute répression dirigée à l'encontre de la communauté LGBT, tout en ne niant pas l'existence de ces actions policières.

"Ces raids ne sont pas dirigés contre des minorités sexuelles. Les gens arrêtés sont soit des personnes qui ont montré de manière ostentatoire une forme d'irrespect envers leur entourage et agacé les citoyens par leur comportement, soit des gens que la police et les autorités sanitaires considèrent comme porteurs de maladies infectieuses", nuance à sa manière Eskhan Zakhidov, porte-parole du ministère de l'Intérieur.

Les défenseurs des droits critiquent depuis longtemps la politique discriminatoire du pays cautionnée par le président Iham Aliyev, qui a repris les rênes du pays à la suite de son père en 2003.

David Namias