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Japon

"Sushi-terro": les tapis roulants des restaurants s'arrêtent les uns après les autres au Japon

Plusieurs vidéos montrant des plaisanteries peu hygiéniques circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux, des faits baptisés par les internautes japonais "sushi-terro", abréviation de "terrorisme du sushi".

Plusieurs vidéos montrant des plaisanteries peu hygiéniques circulent ces derniers jours sur les réseaux sociaux, des faits baptisés par les internautes japonais "sushi-terro", abréviation de "terrorisme du sushi". - Philip FONG / AFP

La nouvelle tendance, qui se développe sur les réseaux sociaux, consiste pour des jeunes japonais à se filmer en faisant la blague de jeter des objets ou mettre leur salive sur les sushis servis sur les tapis roulant de certains restaurants, qui ferment les uns après les autres.

De plus en plus de tapis roulants dans les restaurants de sushis sont à l'arrêt. Une série de farces de mauvais goût, le "terrorisme du sushi", ou "sushi-terro", a fait chuter les titres en bourse de chaînes de restaurants, provoquant actions en justice et commentaires indignés sur internet.

Il sera désormais plus rare de voir son assiette de sushis tourner sur un tapis roulant avant de le prendre et de l'emporter à sa table au Japon. Une conséquence de plaisanteries où de jeunes ados se lèchent par exemple le doigt avant de toucher un sushi sur le tapis roulant. Les restaurants décident donc de renforcer leurs règles d'hygiène.

Débrancher le tapis roulant

Suite à ces nombreux incidents et à l'ampleur du phénomène qui s'est propagé sur les réseaux sociaux, les chaînes se sont empressées de rétablir l'hygiène et la garantie de propreté de leurs établissements... Quitte à débrancher le tapis roulant, relate le Guardian.

L'une des vidéos, visionnée près de 40 millions de fois sur Twitter, montrait un jeune client léchant une bouteille de sauce soja et le rebord d'une tasse à thé, qu'il repose ensuite sur une étagère, puis se lèche les doigts avant de toucher en riant un sushi sur le comptoir tournant.

La vidéo, filmée dans un restaurant de la chaîne Sushiro à Gifu, dans le centre du Japon, avait fait plonger l'action de la maison mère du restaurant. Sushiro a également limité temporairement l'utilisation des tapis roulants aux aliments commandés en amont sur un écran tactile.

Certains restaurants ont envisagé installer des panneaux en acrylique entre les sièges et le tapis pour éviter les clients de pouvoir toucher les assiettes en mouvement. D'autres, comme Kura Sushi, ont annoncé l'installation de caméras au-dessus des tapis roulants pour surveiller le comportement de leurs clients.

Mégot de cigarette

Mais la chaîne Choshimaru, qui exploite au total 63 restaurants, a elle annoncé que ses tapis roulants allaient s'arrêter, obligeant le personnel à livrer les commandes à la main, après avoir été victime d'une vidéo représentant un client posant un mégot de cigarette dans un récipient contenant du gingembre mariné.

Selon le Guardian, ces vidéos ont entraîné une baisse de la fréquentation des restaurants modernes, les clients préférant manquer une activité ludique au profit de plus d'hygiène et de sécurité alimentaire.

"Un grand nombre de clients nous ont dit qu'ils n'avaient plus confiance dans les restaurants de sushi à tapis roulant et qu'ils ne voulaient plus s'y rendre", a déclaré Hiroyuki Okamoto, responsable des relations publiques de Kura Sushi, à la presse jeudi, relate le Mainichi Shimbun.

"Il s'agit d'une crise non seulement pour nos magasins, mais aussi pour l'ensemble de l'industrie des sushis à tapis roulant", a ajouté Hiroyuki Okamoto, insistant sur la nécessité d'une surveillance accrue des plats.

Au-delà des tapis roulants, plusieurs chaînes comme Gyoza no Osho ou Ichiran, ont retiré les condiments et les verres de leurs comptoirs, qui deviennent donc disponibles uniquement sur demande au personnel.

Marine Ledoux