BFMTV
Corée du Nord

La Corée du Nord tire une nouvelle salve de plus de 60 obus près de l'île sud-coréenne de Yeonpyeong

L'île sud-coréenne de Yeonpyeong se trouve à proximité de la frontière avec la Corée du Nord.

L'île sud-coréenne de Yeonpyeong se trouve à proximité de la frontière avec la Corée du Nord. - Jung Yeon-je/AFP

Selon l'armée sud-coréenne, Pyongyang a effectué ces frappes samedi après-midi près de Yeonpyeong, une île se situant près de la frontière avec la Corée du Nord.

Au lendemain d'une première salve de Pyongyang qui avait déclenché la riposte de Séoul avec des exercices à munitions réelles dans la région, la Corée du Nord a tiré samedi plus de 60 obus près de l'île sud-coréenne reculée de Yeonpyeong, a annoncé l'armée sud-coréenne.

"Les forces nord-coréennes ont tiré plus de 60 obus depuis la zone Nord-Ouest de l'île de Yeonpyeong aujourd'hui, entre 16 heures et 17 heures approximativement (8 heures et 9 heures, heure française", a déclaré l'état-major de l'armée sud-coréenne, mettant en garde Pyongyang contre une poursuite de ces tirs.

L'armée sud-coréenne a déclaré que ces tirs d'artillerie nord-coréens dans cette zone "constituent une menace pour la paix dans la péninsule coréenne".

Elle a émis "un sévère avertissement" et demandé à la Corée du Nord de cesser immédiatement, assurant qu'"en réponse, notre armée prendra les mesures appropriées pour sauvegarder le pays".

Environ 200 obus tirés par Pyongyang vendredi

Vendredi, ce sont environ 200 obus d'artillerie qui avaient été tirés par Pyongyang près de l'île de Yeonpyeong. Ses habitants, ainsi que ceux de l'île de Baengnyeong, avaient été priés d'évacuer.

L'île de Yeonpyeong, qui compte environ 2.000 habitants, est située à 115 kilomètres à l'ouest de Séoul et à une dizaine de kilomètres au sud de la côte nord-coréenne. Egalement très proche de la Corée du Nord, Baengnyeong, 4.900 habitants, se trouve à 210 km de la capitale sud-coréenne.

Dans la foulée, la Corée du Sud avait dénoncé un acte de provocation et avait exhorté la Corée du Nord, par le biais d'un communiqué du ministère de la Défense, "à cesser immédiatement ces actions". Séoul avait également annoncé avoir mené des exercices à munitions réelles sur île de Yeonpyong.

La Corée du Nord a affirmé que ses tirs d'obus près des deux îles constituaient "une réponse naturelle et une contre-mesure" aux exercices militaires menés par Séoul, selon l'agence officielle KCNA.

Il s'agissait de la plus forte escalade sur la péninsule depuis que l'armée nord-coréenne avait bombardé Yeonpyeong en 2010, en réponse à un exercice sud-coréen à munitions réelles près de la frontière. Cette première attaque nord-coréenne contre des civils depuis la guerre de Corée (1950-1953) avait fait quatre morts, deux militaires et deux civils.

Tant samedi que vendredi, les obus nord-coréens ont atterri dans une zone tampon créée en 2018 dans le cadre d'un accord entre les deux voisins visant à prévenir les incidents militaires frontaliers. Mais Séoul a partiellement suspendu l'accord en novembre dernier pour protester contre le lancement par Pyongyang d'un satellite espion, et le Nord a rejeté l'ensemble de l'accord peu de temps après.

Fin décembre, au cours d'une réunion du Parti des travailleurs de Corée, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un avait employé une rhétorique éloignée de toute volonté d'apaisement.

"Je pense que c'est une erreur que nous ne devrions plus commettre que de considérer les personnes qui nous qualifient de 'pire ennemi' (...) comme quelqu'un avec qui chercher la réconciliation et l'unification", avait-il déclaré.

V.G. avec AFP