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Corée du Nord: Kim Jong Un exclut toute "réconciliation" avec la Corée du Sud

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors d'une réunion du comité central du Parti des travailleurs de Corée, le 30 décembre 2023

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors d'une réunion du comité central du Parti des travailleurs de Corée, le 30 décembre 2023 - STR / KCNA VIA KNS / AFP

Le dirigeant nord-coréen a déclaré qu'une réunification entre les deux Corée serait une "erreur" et a rejeté toute possible "réconciliation". Il a menacé Séoul une nouvelle fois de frappes nucléaires.

Vouloir la réconciliation ou la réunification avec la Corée du Sud est une "erreur", a affirmé le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité par l'agence d'Etat KCNA, excluant toute "réconciliation".

"Je pense que c'est une erreur que nous ne devrions plus commettre que de considérer les personnes qui nous qualifient de 'pire ennemi' (...) comme quelqu'un avec qui chercher la réconciliation et l'unification", a déclaré Kim Jong Un lors d'une réunion de fin d'année du parti unique au pouvoir.

Le Parti des travailleurs de Corée, au pouvoir à Pyongyang, a tenu pendant cinq jours une réunion plénière de son Comité central, grand-messe de fin d'année au cours de laquelle sont décidées les orientations stratégiques du pays.

Les deux Corées avaient entamé en 2018 un processus de rapprochement, caractérisé par trois rencontres entre Kim Jong Un et le président sud-coréen de l'époque, Moon Jae-in. Mais ce rapprochement a volé en éclats et les tensions entre les deux ennemis sont actuellement à leur comble.

"Une guerre peut éclater à tout moment"

Au début de la réunion du parti, le dirigeant nord-coréen avait déjà appelé à "accélérer les préparatifs de guerre" de son pays, y compris son programme d'armement nucléaire, face aux "manœuvres de confrontation" des États-Unis et de leurs alliés.

Kim Jong Un a accusé dans son discours Washington de "divers types de menaces militaires" et a ordonné à ses forces armées de maintenir "une capacité de réponse écrasante à la guerre", selon KCNA.

C'est "un fait accompli qu'une guerre peut éclater à tout moment dans la Péninsule coréenne en raison des mouvements imprudents des ennemis visant à nous envahir", a déclaré le dirigeant.

Le parti au pouvoir a par ailleurs annoncé le lancement de trois nouveaux satellites espions en 2024, la construction de drones et le développement de capacités de guerre électronique, selon KCNA, alors que la Corée du Nord a mis en orbite avec succès en novembre son premier satellite d'observation militaire après deux échecs successifs en mai et en juin.

"Nous devons réagir rapidement à une éventuelle crise nucléaire et continuer à accélérer les préparatifs pour pacifier l'ensemble du territoire de la Corée du Sud en mobilisant tous les moyens et forces physiques, y compris la force nucléaire, en cas d'urgence", a déclaré Kim Jong Un.

Record d'essais de missiles balistiques en 2023

La Corée du Nord a procédé en 2023 à un nombre record d'essais de missiles balistiques en violation de nombreuses résolutions de l'ONU le lui interdisant. Elle a également gravé dans sa constitution son statut de puissance nucléaire, et a testé avec succès le Hwasong-18, le missile balistique intercontinental (ICBM) le plus puissant de son arsenal, capable d'atteindre les États-Unis.

De leur côté, les États-Unis, la Corée du Sud et le Japon ont intensifié leur coopération militaire, activant un système de partage de données en temps réel sur les lancements de missiles nord-coréens et multipliant les manœuvres militaires conjointes dans la région.

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Les forces armées américaines ont notamment envoyé en Corée du Sud ces derniers mois le sous-marin à propulsion nucléaire USS Missouri, le porte-avions USS Ronald Reagan et un bombardier stratégique B-52, provoquant à chaque fois la colère de la Corée du Nord.

Pyongyang voit les manœuvres militaires à sa porte comme une répétition d'une future invasion de son territoire, et considère depuis longtemps ses essais de missiles comme des "contre-mesures" nécessaires.

JD avec AFP