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Corée du Nord

États-Unis-Corée du Nord: la Chine demande à Trump de calmer le jeu

Au cours d'un entretien téléphonique avec Trump, samedi, Xi Jinping a appelé les parties à la "retenue" et à "persister dans la direction générale du dialogue".

L'escalade verbale entre Donald Trump et Kim-Jong-un n'en finit pas. Ce vendredi, le président américain a une nouvelle fois mis en garde le dirigeant nord-coréen, en assurant que si ce dernier attaquait Guam, il le "regretterait" amèrement. Inquiète, la Chine a pressé ce samedi les États-Unis d'éviter "les mots et les actes" qui pourraient "exacerber" les tensions déjà fortes dans la péninsule coréenne.

Au cours d'une communication téléphonique le 12 août au matin (heure locale, vendredi soir heure américaine), le président chinois, Xi Jinping, a appelé les parties à la "retenue" et à "persister dans la direction générale du dialogue, des négociations et d'un règlement politique", a indiqué la télévision d'État chinoise CCTV.

L'option militaire maintenue

De son côté, la Maison Blanche a publié un communiqué selon lequel les deux leaders appellent la Corée du Nord à "cesser son comportement provocateur et porté à l'escalade" et réitèrent "leur engagement mutuel envers une dénucléarisation de la péninsule coréenne".

Donald Trump s'est également entretenu avec Emmanuel Macron ce samedi. Le président américain a réaffirmé que les États-Unis étaient prêts à prendre si nécessaire des "mesures militaires" contre la Corée du Nord, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue français Emmanuel Macron, a rapporté la Maison Blanche dans un communiqué.

"Les Etats-Unis, avec leurs alliés, sont prêts à mettre en oeuvre une gamme complète de mesures diplomatiques, économiques et militaires" pour mettre fin à la menace nucléaire nord-coréenne, a expliqué la Maison Blanche dans un communiqué. "Les présidents Trump et Macron se sont également engagés à travailler ensemble, et avec leurs alliés, pour appliquer les sanctions des Nations unies et arriver à dénucléariser la Corée du Nord", a également annoncé l'exécutif américain.

"Les deux présidents ont convenu de rester en contact au cours des prochains jours", avait pour sa part précisé la présidence française un peu plus tôt à propos de cette discussion entre les deux présidents.

Le Japon déploie son système de défense antimissile

Cet entretien téléphonique intervient après plusieurs jours de surenchère sans précédent entre Washington et Pyongyang. Ce vendredi, le président Trump avait assuré que l'option militaire était désormais "prête à l'emploi".

Depuis son golf de Bedminster, près de New York, où il passe ses vacances, Donald Trump s'est également entretenu avec le gouverneur de Guam, Eddie Calvo, à qui il a "assuré" que "les forces américaines sont prêtes à garantir la sûreté et la sécurité de la population de Guam".

La Corée du Nord avait annoncé ce mercredi qu'elle projetait de lancer des missiles à proximité de cette île américaine du Pacifique. En réponse, le Japon a commencé samedi à déployer son système de défense antimissile Patriot, après les menaces de Pyongyang.

Les relations américano-chinoises "sur la bonne voie"

La Chine, principal partenaire économique de la Corée du Nord, joue un rôle crucial pour l'efficacité des sanctions économiques prises contre Pyongyang pour l'obliger à freiner ses programmes nucléaire et balistique. Mais Pékin, dont la marge de manoeuvre est étroite, était jusqu'alors restée en retrait, renvoyant volontiers dos à dos les deux pays.

Lors de l'entretien téléphonique, Donald Trump a assuré, selon la télévision chinoise, que "pour le moment, les relations américano-chinoises sont sur la bonne voie". "Je pense qu'elles peuvent devenir encore meilleures", a-t-il dit selon la même source. Washington a appelé à plusieurs reprises Pékin à faire davantage contre son allié nord-coréen.

Avant cette discussion entre les deux chefs d'État, aucun signe d'apaisement n'était perceptible. La Chine a proposé à plusieurs reprises un double "moratoire": l'arrêt simultané des essais nucléaires et balistiques nord-coréens et des manoeuvres militaires conjointes de Washington et Séoul. Le président américain a promis ce vendredi une "grande conférence de presse" lundi 14 août à Washington, sans autres précisions.

J.P. avec AFP