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Chine

La France rend deux bronzes pillés en 1860 à la Chine

L'un des deux bronzes au moment de sa mise en vente, le 21 février 2009.

L'un des deux bronzes au moment de sa mise en vente, le 21 février 2009. - -

Deux têtes d'animaux en bronze, pillées par les troupes anglo-françaises en Chine en 1860, vont être restituées à leur pays d'origine, mettant fin à un litige entre les deux pays.

Le litige est clos. Au terme de la visite de François Hollande en Chine, vendredi, la France a rendu à son hôte deux bronzes chinois issus du pillage du Palais d'été de Pékin par les troupes anglo-françaises, en 1860.

Le PDG de PPR François Pinault, dont la famille avait racheté les bronzes, a annoncé ce geste au président chinois Xi Jinping lors du dîner d'Etat donné jeudi à Pékin à l'occasion de la visite de François Hollande, venu accompagné d'une soixantaine de chefs d'entreprises.

Adjugées en 2009 pour 14 millions chacune

Les deux têtes d'animaux de l'époque de l'empereur Qianlong (18e siècle), issues de la collection Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent, avaient été mises aux enchères en 2009 au grand dam de la Chine, qui réclamait leur restitution. Mais leur propriétaire Pierre Bergé avait alors refusé de restituer au pays ces deux pièces.

La Chine avait alors engagé une action en justice contre la maison d'enchères Christie's pour l'empêcher de les proposer. Sans succès: la tête de rat et la tête de lapin avaient été adjugées en février 2009 pour 14 millions d'euros chacune. Les deux bronzes avaient par la suite été rachetés par la famille Pinault, qui accepte aujourd'hui de les rendre à leur pays d'origine.

Une humiliation qui remonte au 19e siècle

Un geste diplomatique, qui révèle une humiliation historique toujours vivace. Pour comprendre l'origine du litige, il faut en effet remonter au 18 octobre 1860, durant la seconde guerre de l'opium. Le haut commissaire britannique en Chine, Lord Elgin, avait ce jour-là ordonné la destruction du Palais d'été et de ses jardins impériaux, en représailles aux tortures et à la mort de prisonniers. Outre saccager le palais édifié par les empereurs Yongzheng et Quianlong, les soldats franco-britanniques en avaient profité pour piller les collections impériales.