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Amérique du Nord

Voilée à la Maison Blanche, une employée a tenu une semaine sous l'administration Trump

La Maison Blanche

La Maison Blanche - Wikimedia

Employée à la Maison Blanche depuis 2011, Rumana Ahmed, musulmane portant le voile, et seule femme voilée à travailler dans les services de la présidence américaine, raconte n'avoir tenu que huit jours sous l'administration Trump.

Elle était arrivée à la Maison Blanche sous l'ère Obama. Rumana Ahmed travaillait depuis 2011 dans l'épicentre du pouvoir américain, d'abord comme stagiaire au service courrier, avant d'être embauchée en 2014 au sein du Conseil de sécurité nationale, basé dans l'Aile ouest de la Maison Blanche. De confession musulmane, elle était la seule femme à y porter le voile.

Restée en poste à l'arrivée de Donald Trump et de son administration, la jeune femme raconte dans une tribune publiée sur le site The Atlantic, intitulée "J'étais musulmane dans la Maison Blanche de Trump", et repérée par Courrier international, être restée "pour servir son pays", mais n'avoir tenu le coup que huit jours avant de quitter son travail. 

"Je devais essayer de rester"

Rumana Ahmed, d'origine bangladaise, raconte avoir ressenti un malaise croissant pendant la campagne électorale de 2016, qui a été marquée par une montée de l'islamophobie. “En 2016, le climat était semblable à celui qui prévalait juste après les attentats du 11 septembre 2001”, estime-t-elle. Un malaise confirmé lorsque Donald Trump est arrivé à la Maison Blanche, le 20 janvier dernier. 

"Je suis une femme musulmane portant le hijab -j'étais la seule à porter le voile dans l'Aile ouest- et l'administration Obama m'a toujours fait sentir que j'étais la bienvenue et intégrée", écrit Rumana Ahmed, qui explique avoir "passé une bonne partie de l'année 2016 à regarder avec consternation Donald Trump dénigrer la communauté musulmane".

"Mais en dépit de cela, j'ai pensé que je devais essayer de rester au sein de l'équipe du Conseil national de sécurité sous l'administration Trump, afin de donner au nouveau président et à ses assistants une vision plus nuancée de l'islam. J'ai tenu huit jours", raconte-t-elle. 

"Le chaos"

Rumana Ahmed a fait ses cartons après la signature par Donald Trump du décret anti-immigration, le 27 janvier. Un texte qui interdisait l'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans. "J'ai su que je ne pouvais plus rester”, confie la jeune femme, précisant avoir reçu peu de soutien de la part de ses collaborateurs. Mais outre ce texte de loi, sa décision a également été motivée par l'ambiance générale régnant à la Maison Blanche. Une atmosphère qu'elle qualifie d'"étrange". 

"Les jours que j’ai passés à la Maison Blanche de Trump étaient étranges, dérangeants. C’était, pour reprendre les termes d’un employé de très longue date à la Maison Blanche, 'le chaos'", résume-t-elle.

A.S.