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Amérique du Nord

Vingt ans après l'affaire, Monica Lewinsky estime avoir été victime d'abus de pouvoir

Monica Lewinsky en 2015.

Monica Lewinsky en 2015. - Kena Betancur - AFP

L'ancienne stagiaire de la Maison Blanche, dont les relations intimes entretenues avec Bill Clinton dans les années 1990 avaient fait scandale, revient sur l'affaire, vingt ans plus tard, et après la naissance du mouvement #MeToo.

Elle analyse son histoire au regard du mouvement #MeToo. Vingt ans après le scandale, Monica Lewinsky, l'ancienne stagiaire de la Maison Blanche qui avait eu des relations intimes avec le président Bill Clinton, revient sur cette affaire qui avait fait trembler les sommets du pouvoir, en 1998.

A l'époque, le mensonge de Bill Clinton face aux Américains au sujet de cette relation lui avait coûté l'ouverture d'une procédure d'impeachment par le camp républicain au Congrès. Mais Bill Clinton avait finalement été sauvé par le vote du Sénat. 

Dans une longue tribune publiée dans le magazine américain Vanity Fair, Monica Lewinsky revient sur cette polémique, qui l'avait propulsée au devant de la scène alors qu'elle n'était âgée que de 22 ans, et pendant laquelle elle a été la cible d'attaques médiatiques répétées.

Victime d'abus de pouvoir

Vingt ans plus tard, l'ancienne stagiaire ne remet pas en cause le caractère consentant de la relation qu'elle a entretenue avec le président des Etats-Unis, et n'estime pas avoir été agressée. En revanche, elle écrit que selon elle, Bill Clinton a profité de son pouvoir pour entretenir cette relation. Une notion qu'elle a comprise au regard des témoignages qui ont éclaté grâce au mouvement #MeToo

"Nous pouvons au moins admettre qu’il s’agissait d’un grave abus de pouvoir. (...) Aujourd’hui, à 44 ans, je ne fais que commencer à comprendre la relation de pouvoir qui se jouait alors entre un président et une stagiaire de la Maison-Blanche. Je me dis que la notion de consentement était discutable", écrit-elle.

"Mais c'est très, très compliqué. Le dictionnaire définit le consentement comme le fait de 'donner la permission pour que quelque chose arrive'. (...) Il était mon chef. Il était l'homme le plus puissant de la planète. Il était de 27 ans mon aîné. Il était à ce moment là au point culminant de sa carrière, alors que j'avais mon premier stage", fait encore valoir Monica Lewinsky, pour justifier ce sentiment d'avoir été victime d'abus de pouvoir. 

#MeToo, un mouvement "inspirant"

Monica Lewinsky salue le mouvement #MeToo, qu'elle juge "inspirant". "Je veux exprimer ma gratitude aux héroïnes de #MeToo et Time's Up qui ont brisé le silence sur l’omerta dont bénéficient les hommes de pouvoir sur les agressions sexuelles, le harcèlement sexuel et l'abus de pouvoir", écrit-elle à ce sujet, saluant la solidarité entre femmes qui s'est mise en place.

Et d'ajouter: "Ce qui me permet aujourd’hui de remettre mon histoire en question, c’est de savoir que je ne suis plus seule. Et pour cela, je suis reconnaissante". 

A.S.