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Amérique du Nord

"I.M.P.E.A.C.H.": quand un conseiller de Trump glisse un message caché dans sa lettre de démission

Donald Trump, le 22 août 2017.

Donald Trump, le 22 août 2017. - Nicholas Kamm - AFP

Un professeur à l'université Berkeley, qui avait été embauché comme émissaire pour les sciences auprès du Département d'Etat américain, a présenté sa démission après les propos de Donald Trump sur Charlottesville. Et a adressé un petit message caché à l'intention du Congrès.

Il ne voulait pas partir sans avoir dit ce qu'il pensait. Daniel Kammen, un désormais ex-émissaire pour les sciences auprès du Département d'Etat américain, a préféré démissionner de ses fonctions après les récents commentaires de Donald Trump sur les événements survenus à Charlottesville, rapporte CNN.

"I.M.P.E.A.C.H."

Ce professeur spécialisé en énergies à l'Université de Berkeley, en Californie, a démissionné mercredi de ses fonctions au sein du Département d'Etat, mais a glissé un message caché à destination du Congrès, dans sa lettre adressée aux autorités pouf faire connaître sa décision. En ne prenant que les premières lettres de chaque paragraphe se forme le mot "impeach" (tiré d'"impeachment", la procédure de mise en accusation qui peut permettre de destituer le président des Etats-Unis, et que seul le pouvoir législatif peut activer).

Daniel Kammen a publié sa lettre sur son compte Twitter, et le mot "impeach", est en effet clairement lisible.

"Monsieur le président, je démissionne de mon poste d'émissaire pour les sciences. Votre réponse à Charlottesville autorise le racisme, le sexisme, et nuit à notre pays et notre planète", a écrit cet universitaire marié à une Afro-Américaine, dans un tweet accompagnant la copie du fameux courrier.

Messages subliminaux

"Mon avis sur l'impeachment est peut-être moins formel que si j'étais un membre élu du Congrès, mais je ne vois pas ce que fait le président pour servir les intérêts des Etats-Unis et de la communauté internationale", a commenté Daniel Kammen auprès de CNN, se disant par ailleurs de plus en plus frustré par les décisions de l'administration Trump en matière d'environnement.

Mais l'universitaire a assuré avoir été motivé dans son choix par les déclarations de Donald Trump au sujet des violences commises à Charlottesville.

"Je ne peux pas rester avec le président, puis rentrer chez moi et dire à mes enfants: 'Je travaille avec quelqu'un qui semble promouvoir les néo-nazis, le racisme et le sexisme'", a-t-il encore fait valoir.

Le professeur a aussi expliqué que son message subliminal était un hommage à une lettre du même genre, écrite il y a quelques jours par la Commission des affaires culturelles, un organisme chargé de conseiller la Maison Blanche sur les questions de culture, et dont les membres ont récemment choisi de démissionner, en réaction à l'attitude de Donald Trump face aux manifestations de suprémacistes blancs à Charlottesville. Les premières lettres des paragraphes de leur courrier formaient le mot "resist" (en français, "résister").
Adrienne Sigel