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États-Unis

Venezuela et Nicaragua, prêts à accueillir Snowden

Nicolas Maduro, successeur de Chavez à la tête du Venezuela se dit disposé à accorder l'asile politique à Eward Snowden.

Nicolas Maduro, successeur de Chavez à la tête du Venezuela se dit disposé à accorder l'asile politique à Eward Snowden. - -

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, et le président du Nicaragua, Daniel Ortega, ont tous deux affirmé vendredi qu'ils étaient disposés à accorder l'asile à l'ex-consultant de l'Agence de la sécurité américaine Edward Snowden.

Edward Snowden retrouvait quelque espoir samedi de trouver un pays d'accueil après que le Venezuela et le Nicaragua ont affirmé être prêts à accorder l'asile à l'ex-consultant de la NSA, bloqué depuis 14 jours dans la zone de transit de l'aéroport Moscou-Cheremetievo.

Au moment où la situation de l'informaticien américain recherché pour espionnage par Washington semblait s'enliser près de deux semaines après son départ de Hong Kong, les présidents du Venezuela, Nicolas Maduro, et du Nicaragua, Daniel Ortega, ont annoncé vendredi qu'ils pourraient l'accueillir.

"Persécution de l'empire le plus puissant du monde"

Nicolas Maduro a annoncé vendredi au cours d'une célébration de l'indépendance du Venezuela qu'il accordait "l'asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l'empire le plus puissant du monde, qui s'est déchaînée sur lui".

"Nous, nous sommes ouverts et respectueux du droit d'asile et il est clair que si les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec grand plaisir et lui donnerons l'asile ici au Nicaragua", a déclaré pour sa part Daniel Ortega, qui a confirmé avoir reçu une demande d'Edward Snowden à l'ambassade du Nicaragua à Moscou.

Ces annonces des deux chefs d'Etat interviennent le jour même où WikiLeaks a annoncé sur son compte Twitter qu'Edward Snowden, qui avait précédemment adressé des demandes à 21 Etats, "a demandé l'asile auprès de six autres pays". Le site fondé par Julian Assange s'est refusé à divulguer pour le moment le nom des capitales sollicitées, "de crainte d'une tentative d'ingérence de la part des Etats-Unis".

"Le risque de voir Snowden bloqué à Moscou pour un temps indéterminé est de plus en plus grand", estimait Maria Lipman, de l'antenne moscovite du Centre Carnegie.

Affaire de plus en plus embarrassante

Le fugitif américain a fait au début de la semaine des demandes d'asile à 21 pays, mais la France et l'Italie ont fait savoir jeudi qu'elles ne l'accueilleraient pas, emboîtant ainsi le pas à l'Allemagne, au Brésil, à la Norvège, l'Inde, la Pologne, l'Islande, l'Autriche, la Finlande, aux Pays-Bas et à l'Espagne.

De son côté, la diplomatie russe a botté en touche, refusant de commenter davantage une affaire de plus en plus embarrassante.

La veille, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait répété que Moscou ne pouvait en rien influer sur le sort du jeune homme, qui a du reste renoncé à demander l'asile à la Russie après que le président Vladimir Poutine a exigé de lui qu'il cesse ses révélations qui font "du tort" aux Etats-Unis.

Imbroglio diplomatique

L'informaticien, à l'origine de révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales, a été au centre d'un imbroglio diplomatique en début de semaine.

De retour mardi d'une visite à Moscou, le président bolivien Evo Morales, qui s'était dit prêt à accueillir le jeune homme dans son pays si celui-ci en faisait la demande, a vu son avion contraint de faire une escale de 13 heures à Vienne après que plusieurs pays européens, le soupçonnant de ramener Snowden avec lui, lui eurent refusé le survol de leur espace aérien.

Jeudi, le chef de l'Etat bolivien a accusé Washington d'avoir fait pression sur la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie pour qu'ils interdisent ce survol, et menacé de fermer l'ambassade des Etats-Unis à La Paz.

La Bolivie, soutenue par certains des ses alliés traditionnels (Equateur, Surinam, Argentine, Uruguay et Venezuela), a par ailleurs exigé des excuses publiques et des explications.

Dans une déclaration commune, ces pays membres de l'Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays) ont notamment relevé que "l'offense" subie par Morales en Europe n'était pas seulement un affront personnel mais constituait une agression pour toute l'Amérique Latine.

Paris avait exprimé ses "regrets" mercredi, affirmant ne pas savoir au moment des faits que le président bolivien était à bord de l'avion.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia Margallo a appelé vendredi à l'apaisement des relations diplomatiques.

M.R. avec AFP