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États-Unis

Un passeur lié à Daesh a aidé des migrants à entrer aux États-Unis depuis le Mexique

Des migrants traversent le Rio Grande du côté mexicain vers les États-Unis le 16 juillet 2023 à Eagle Pass, au Texas.

Des migrants traversent le Rio Grande du côté mexicain vers les États-Unis le 16 juillet 2023 à Eagle Pass, au Texas. - SUZANNE CORDEIRO / AFP

Même si aucune menace n'a pour le moment été détectée, le FBI s'efforce de retrouver la douzaine de migrants ouzbeks qui sont entrés sur le territoire américain, par la frontière mexicaine, grâce à un passeur lié à Daesh.

Aux États-Unis, le FBI est sur le qui-vive. Le service de renseignement américain s'efforce de retrouver une douzaine de ressortissants ouzbeks qui ont été autorisés à rentrer dans le pays, au début de l'année, après avoir demandé l'asile à la frontière avec le Mexique, selon une information de CNN. Un branle-bas de combat déclenché par une inquiétante révélation: les migrants auraient voyagé avec l'aide d'un passeur ayant des liens avec Daesh.

Un rapport de renseignement classifié urgent a été distribué à des membres du cabinet du président Joe Biden qui se sont entretenus à plusieurs reprises avec des hauts responsables de la sécurité nationale.

Alors que le FBI affirme "ne pas avoir identifié de complot terroriste spécifique", les autorités s'efforcent tout de même "d'identifier et d'évaluer" tous les individus qui sont entrés aux États-Unis, selon une déclaration de la porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Adrienne Watson.

Des migrants, "qui correspondent au profil associé aux individus dont l'entrée a été facilitée par ce réseau", sont contrôlés et certains font face à une procédure d'expulsion accélérée. 15 d'entre eux ont pour le moment été retrouvés.

"Nous travaillons toujours avec nos bureaux locaux à travers le pays, ainsi qu'avec nos partenaires nationaux et internationaux, pour identifier toute activité illégale ou menace terroriste potentielle", a déclaré le FBI dans un communiqué transmis à CNN.

Des sympathies pour Daesh

Les migrants, originaires d'Ouzbékistan, auraient été contrôlés par la sécurité intérieure lors de leur demande d'asile, conformément à la procédure mais rien dans les bases de données n'étaient susceptibles d'éveiller les soupçons.

Ce n'est que plus tard, lorsque le FBI a appris qu'au moins un individu, d'un réseau de passeurs qui aidaient des ressortissants ouzbeks à se rendre aux États-Unis, avait des liens avec Daesh que la sonnette d'alarme a été enclenchée. Des agents du FBI de tout le pays se sont immédiatement précipités pour tenter de localiser les migrants et d'enquêter sur leurs antécédents.

La Turquie a arrêté le passeur et d'autres membres du réseau à la demande des États-Unis. L'homme en question n'est pas considéré comme un membre du groupe terroriste, mais plutôt comme un indépendant qui a des sympathies pour l'organisation, d'après des responsables américains. Il serait peu probable qu'il ait fait rentrer ces personnes sur le territoire, pour la plupart à la recherche d'une vie meilleure aux États-Unis, à la demande de Daesh.

"Rien n'indique, et rien n'indique encore, que les personnes aidées par ce réseau soient liées à une organisation terroriste étrangère ou préparent un attentat terroriste aux États-Unis", a déclaré Adrienne Watson.

Mauvaise presse pour Joe Biden

Alors que les Républicains ne cessent de reprocher à Joe Biden son laxisme, voire sa responsabilité dans la crise migratoire à la frontière sud des États-Unis, cet épisode ne joue pas en sa faveur à l'approche de la campagne présidentielle de 2024 où la crise migratoire sera un sujet majeur.

Pour certains responsables de la lutte contre le terrorisme, cela montre que le pays est vulnérable face à l'entrée de potentiels terroristes au milieu de l'afflux de migrants demandant l'asile.

En juillet, les autorités ont compté plus de 183.000 migrants à la frontière avec le Mexique, selon les données des douanes américaines. Et le nombre de migrants en provenance d'Asie centrale, une région qui n'est pas connue pour être une source importante de réfugiés, est en augmentation.

Juliette Brossault