BFMTV
États-Unis

États-Unis: ce qu'il faut retenir du premier débat des républicains, sans Donald Trump

Les candidats républicains lors du premier débat télévisé le 23 août 2023

Les candidats républicains lors du premier débat télévisé le 23 août 2023 - WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP

Absent lors de cette première joute cathodique du parti, organisée en vue de la prochaine présidentielle aux États-Unis, Donald Trump s'est néanmoins exprimé dans une interview, diffusée en même temps que le débat.

Inflation, insécurité, avortement... mais surtout Trump: les candidats républicains à la présidentielle américaine de 2024 se sont écharpés sur de nombreuses questions ce mercredi lors du premier débat de la campagne, sans l'ancien président, cerné par les enquêtes et bien décidé à jouer les trouble-fête.

Les quatre inculpations du tempétueux milliardaire, qui font l'objet d'une attention médiatique vertigineuse, ont donné lieu aux échanges les plus acrimonieux. Mais aussi à une séquence des plus étranges: à la question de savoir si Donald Trump devrait se voir confier les clés de la Maison Blanche, même s'il était condamné pénalement en justice, tous les candidats - sauf deux - ont levé la main, de façon plutôt hésitante.

"Arrêter de normaliser son comportement"

Y compris Ron DeSantis, le principal rival de l'ancien président, mais dont le statut d'étoile montante de la droite dure a été fortement remis en question ces dernières semaines.

"Il est grand temps d'arrêter de normaliser son comportement", a au contraire déclaré Chris Christie, un des candidats les plus critiques de Donald Trump, mais qui a été vivement hué par le public.

Le principal intéressé, Donald Trump, avait choisi de snober ce rendez-vous, organisé à Milwaukee dans le Wisconsin, en raison selon lui de sa très large avance dans les enquêtes d'opinion républicaines.

"Chasse aux sorcières"

C'est tout le paradoxe: inculpé au pénal quatre fois en moins de six mois, l'ex-dirigeant écrase pour l'instant toute la concurrence dans la course à l'investiture républicaine. Chaque rebondissement dans sa longue saga judiciaire lui rapporte des millions de dollars en dons, versés par des trumpistes convaincus que le septuagénaire est victime d'une "chasse aux sorcières".

Pour les rivaux de l'ex-magnat de l'immobilier, qui peinent à exister dans un univers politique et médiatique complètement centré autour des déboires judiciaires de l'ancien président, cette soirée était la chance de se distinguer à ne pas rater.

Censé être un exercice sérieux centré sur les questions cruciales pour l'avenir des Etats-Unis, le débat a pourtant débuté en musique, sur les notes country de "Rich Men North of Richmond" d'Oliver Anthony. Cette chanson virale est devenue en quelques jours l'hymne des ruraux paupérisés et de tous ceux qui se considèrent oubliés par des élites fédérales soi-disant déconnectées.

Certaines des piques les plus vives ont fusé quand la question de l'avortement a été abordée - un sujet politiquement miné pour les républicains, qui ont récemment enchaîné les revers sur cette question dans les urnes. Notamment entre Nikki Haley, la seule femme à prétendre à l'investiture républicaine, et l'ancien vice-président Mike Pence, qui a "consacré sa vie à Jésus Christ".

"Qui est ce type maigre avec un drôle nom de famille?"

Fidèle parmi les fidèles de Donald Trump, ce sexagénaire a changé de ton à la suite de l'assaut contre le Capitole, le 6 janvier 2021 - un autre sujet vivement commenté à Milwaukee mercredi. D'autres candidats relativement inconnus du grand public et prétendants possibles à un poste de vice-président ont cherché à avoir leur moment de gloire.

"Laissez-moi répondre à la question que tout le monde se pose à la maison ce soir: qui est ce type maigre avec un drôle de nom de famille?", a lancé Vivek Ramaswamy, un entrepreneur qui a fait fortune dans les biotechnologies, suscitant des rires dans l'assemblée.

Contre-programmation de Donald Trump

Mais l'équation était d'autant plus périlleuse que Donald Trump lui-même avait décidé d'assurer la contre-programmation. L'ancien président, volontiers provocateur, a donné une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de Fox News, diffusée sur X (ex-Twitter) volontairement à la même heure que le débat.

Durant un échange d'environ 45 minutes, Donald Trump a couvert des sujets très variés et parfois inattendus, comme le décès en prison du financier déchu Jeffrey Epstein, ou sa relation avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.

Le républicain a assuré que sa priorité, s'il revenait à la Maison Blanche, serait de "fermer la frontière" avec le Mexique pour réduire l'immigration. Il a également multiplié les attaques contre Joe Biden, qualifié de "pire président de l'histoire de notre pays".

B.F avec AFP