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Ukraine: les États-Unis dénoncent pour la première fois les "crimes contre l'humanité" commis par la Russie

Kamala Harris à Munich le 18 février 2023

Kamala Harris à Munich le 18 février 2023 - Thomas KIENZLE / AFP

Kamala Harris a dénoncé les "crimes contre l'humanité" commis par la Russie en Ukraine, ce samedi, depuis Munich. C'est la première fois que les Etats-Unis désignent formellement la Russie comme ayant commis des crimes de guerre et contre l'humanité en Ukraine depuis l'invasion russe de ce pays le 24 février 2022.

La Russie a commis des "crimes contre l'humanité" dans sa guerre en Ukraine, a déclaré samedi la vice-présidente des États-Unis, Kamala Harris, appelant à ce que "justice" soit faite.

"Les Etats-Unis ont établi formellement que la Russie a commis des crimes contre l'humanité en Ukraine", a affirmé Kamala Harris dans un discours devant la conférence de Munich sur la sécurité où elle a réaffirmé le soutien le "temps qu'il faudra" des Etats-Unis à ce pays et la solidité du lien transatlantique et de l'Otan face à la Russie.

"Nous avons examiné les preuves, nous connaissons les normes légales et il ne fait aucun doute qu'il s'agit de crimes contre l'humanité", a-t-elle déclaré après avoir cité le cas d'exécutions sommaires, de torture et de viols par les forces russes en Ukraine, ainsi que "le transfert de force de centaines de milliers de civils ukrainiens" en Russie.

"Et je dis à tous ceux qui ont perpétré ces crimes et à leurs supérieurs ou complices dans ces crimes: vous en rendrez compte", a ajouté la vice-présidente américaine.

C'est la première fois que les Etats-Unis désignent formellement la Russie comme ayant commis des crimes de guerre et contre l'humanité en Ukraine depuis l'invasion russe de ce pays le 24 février 2022.

"Troublés" par le soutien de la Chine

Lors de la conférence de presse, Kamala Harris a ajouté que les États-Unis étaient "troublés" par le soutien continu de la Chine à la Russie pendant la guerre en Ukraine:

"Nous sommes troublés par le fait que Pékin a approfondi sa relation avec Moscou depuis que la guerre a commencé. Chaque geste de la Chine allant dans un soutien armé de la Russie ne ferait que participer aux morts et ébranler les règles qui régissent l'ordre mondial."

"Ce conflit nous a amené à tester notre volonté de défendre et maintenir ces règles et ces normes. D'autres nations pourraient se sentir encourager à suivre l'exemple de la violence. D'autres pouvoirs autoritaires pourraient essayer de tordre le monde selon leur volonté, à travers la contrainte, la désinformation et même la force brutale. L'ordre international duquel on dépend pourrait être à risque", a-t-elle poursuivi.

"Il ne peut y avoir d'impunité"

Dans un communiqué séparé, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a assuré qu'"il ne s'agit pas d'actes au hasard ou isolés", et parlé d'une "attaque généralisée et systématique menée par le Kremlin contre la population civile en Ukraine".

Il souligne encore qu'en usant de cette qualification de crimes contre l'humanité, les Etats-Unis s'engagent à ce que ces membres des forces russes et autres responsables, qui ne sont pas identifiés, "rendent compte de leurs actes" devant la justice.

"Il ne peut y avoir d'impunité pour ces crimes", conclut Antony Blinken.

Depuis le début de l'invasion, les Etats-Unis ont documenté ou répertorié plus de 30.600 cas de crimes de guerre commis par les forces russes en Ukraine, précise le département d'Etat américain.

En septembre, des enquêteurs des Nations Unies ont accusé Moscou de crimes de guerre "à grande échelle" en Ukraine, notamment des actes de torture et des violences sexuelles.

Kiev a appelé à la mise en place d'un tribunal spécial pour juger les plus hauts responsables russes mais sa forme exacte soulève des questions juridiques complexes.

Antony Blinken devait pour sa part samedi avoir des entretiens avec son homologue ukrainien Dymtro Kuleba, en marge de la conférence.

C.Bo. avec AFP