New York: étape clé des primaires américaines

Les électeurs de l’Etat de New York votent ce mardi pour désigner leur candidat pour l'investiture démocrate et républicaine. Pour Amy K. Greene, enseignante-chercheur sur la politique américaine à Sciences-po, le scrutin est déterminant pour les favoris Donald Trump et Hillary Clinton mais peut encore réserver des surprises.

Les primaires américaines peuvent définitivement basculer mardi, après le vote des électeurs de l'Etat de New York. Amy K. Greene, enseignante-chercheur à Sciences-po et auteur de L'Amérique après Obama décrypte sur BFMTV les enjeux du scrutin alors que la course à l'investiture reste incertaine tant chez les républicains que chez les démocrates.

Pourquoi ce vote de New York est important?

Parce qu’il s’agit de l’attribution, côté démocrate, de 200 délégués. "Winner takes all", le vainqueur récupère l’ensemble des délégués. Ensuite du côté républicain, aujourd’hui c’est vraiment le jour où Donald Trump peut enlever à Ted Cruz la possibilité d’atteindre le nombre de délégué final pour obtenir la nomination de façon très franche et directe.

Après le vote de New York, les jeux seront faits côté républicain et démocrate?

Pas tout à fait. Il y a encore des surprises qui nous sont réservées. Aujourd’hui Trump a la possibilité s’il dépasse le seuil de 50% des électeurs de gagner de façon convaincante cet Etat-là et se rapprocher du nombre de délégués nécessaire, 1.200 et quelques, pour avoir la nomination de manière explicite. Par contre, l’establishment républicain a toujours les cartes en mains pour essayer éventuellement d’élire quelqu’un d’autre lors de la convention cet été.

Chez les démocrates, Bernie Sanders a fait une vraie campagne dans cet Etat pour réduire la marge de victoire d’Hillary Clinton, quitte à gagner cet Etat qui est le fief de Clinton. Si Bernie Sanders réussi à emporter cet Etat, ce sera une frappe catastrophique à la campagne d’Hillary Clinton.

Pourquoi cette année, New York est une étape cruciale?

C’est la première fois depuis au moins 25 ans que l’investiture est contestée des deux côtés. Aujourd’hui pour Clinton c’est la possibilité de s’exprimer et de montrer une fois pour de bon que c’est la candidate qui va gagner dans les cœurs et dans l’esprit du parti et des électeurs.

Et pour Trump c’est la possibilité de fermer la porte à Ted Cruz, en tout cas en ce qui concerne les votes. Après à voir si l’establishment républicain décide d’imposer quelqu’un d’autre.

Pourtant Ted Cruz est aussi un candidat anti-système, pourquoi le parti pourrait le préférer à Trump?

A la grande différence de Trump qui est populiste et qui serait à mon avis aussi content de se présenter en tant qu’indépendant que républicain, Ted Cruz s’investit énormément dans ce parcours au sein du parti. Il vise à redéfinir la ligne idéologique du parti, c’est un vrai idéologue, au contraire de Trump qui peut basculer d’un côté à l’autre assez facilement.

C. B