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États-Unis: Joe Biden signe une loi qui fait du lynchage un crime de haine fédéral

Joe Biden a signé mardi 29 mars la loi "Emmett Till"

Joe Biden a signé mardi 29 mars la loi "Emmett Till" - Nicholas Kamm / AFP

La proposition de loi signée ce mardi par le président américain prévoit une peine maximale de 30 ans d'emprisonnement et fait du lynchage un "crime de haine" pour les autorités fédérales.

Adoptée à l'unanimité par le Sénat américain début mars, la loi "Emmett Till" a été signée ce mardi par le président Joe Biden. Ce texte porte le nom d'un adolescent noir torturé et tué en 1955 dans le Mississippi (dans le sud du pays) et devenu un symbole de la lutte pour les droits civiques. Il fait du lynchage un crime fédéral.

Une peine maximale de 30 ans d'emprisonnement

La proposition de loi, qui prévoit une peine maximale de 30 ans d'emprisonnement, fait du lynchage un "crime de haine" pour les autorités fédérales, une catégorie d'infractions pénales à part où les victimes ont en commun d'avoir été ciblées en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à un groupe racial ou à une religion, ou encore en raison de leur identité sexuelle ou de leur handicap.

Le sénateur démocrate Cory Booker, à l'origine avec deux autres sénateurs d'une proposition similaire votée en 2018 par le Sénat, saluait dans un communiqué début mars cette avancée.

"Cette loi est une étape nécessaire pour l'Amérique afin de guérir de la violence racialisée qui imprègne son histoire."

Selon le texte de la proposition de 2018, 4472 personnes, principalement noires, ont été victimes de lynchage entre 1882 et 1968.

"Pas seulement à propos du passé"

"Le lynchage était une pure terreur destinée à faire croire un mensonge selon lequel tout le monde n'a pas sa place en Amérique", a déclaré ce mardi Joe Biden. Cette loi "n'est pas seulement à propos du passé", affirme-t-il.

"La même haine raciale qui a poussé la foule à accrocher un nœud coulant a aussi poussé une foule à [défiler avec] des torches à Charlottesville il y a juste quelques années. (...) La haine raciale n'est pas un vieux problème", a-t-il dit, rapportent nos confrères de CNN.
Par A.G avec AFP