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États-Unis

Chantage et piratage russes, liens avec Poutine, conflit d'intérêt: le démenti musclé de Trump

Donald Trump a démenti être victime de chantage de la part de la Russie, lors de sa première conférence de presse de président élu, ce mercredi à New York. Le prochain président des États-Unis a également reconnu que Moscou avait bien ordonné le piratage informatique du parti démocrate d'Hillary Clinton pendant la campagne.

Lors de sa première conférence de presse, Donald Trump a tenté ce mercredi de clore la polémique sur le chantage russe dont il serait victime. Le futur locataire de la Maison Blanche, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a assuré que Moscou n'avait "jamais tenté de faire pression" sur lui. Selon lui, ce dossier serait inventé par ses adversaires.

"Ce sont des fausses informations. C'est bidon. Ces choses ne se sont jamais passées. Et cela a été obtenu par nos adversaires", a-t-il martelé.

"Si Poutine aime bien Trump, c'est un avantage"

Un rapport de 35 pages agite les médias américains: des notes de renseignement faisant état de dossiers russes présentés comme compromettants pour le milliardaire. Une vidéo à caractère sexuel tournée clandestinement en 2013 dans un hôtel de Moscou avec des prostituées servirait de moyen de chantage. Autant d'éléments en cours de vérification par le FBI. L'affaire a été révélée par le site Buzzfeed News, qualifié de "poubelle" par Donald Trump.

"En ce qui concerne Buzzfeed, qui est un tas d'ordures sur le déclin, ils vont en subir les conséquences, ils les subissent déjà", a-t-il prévenu.

Le rapport évoque aussi des liens entretenus de longue date entre le futur président américain et la Russie. "Si Poutine aime bien Trump, c'est un avantage", a-t-il répondu, interrogé sur ses rapports avec l'homme fort du Kremlin.

Trump accuse les services de renseignement 

Le prochain commandant en chef a également mis en cause les agences de renseignement américaines et les a accusées d'avoir laissé fuiter le "faux" dossier russe, rappelant que la diffusion d'informations classifiées est "illégale". 

"Je pense que c'est scandaleux, scandaleux, que les agences de renseignement aient permis (la publication) d'une information, qui s'est révélée erronée et fausse", s'est-il indigné. "C'est le genre de choses que l'Allemagne nazie faisait."

Le président élu avait déjà réagi un peu plus tôt sur Twitter, dénonçant de "fausses informations" et "une chasse aux sorcières totale".

"Je n'ai aucune affaire avec la Russie"

Donald Trump a par ailleurs démenti tout conflit d'intérêt avec Moscou, précisant n'avoir "aucune affaire avec la Russie, pas de contrat, pas de crédit." Le président élu a nommé mi-décembre un proche de Vladimir Poutine à la tête de la diplomatie américaine.

Le magnat de l'immobiliser est également revenu sur l'ingérence russe lors de l'élection présidentielle et a admis, pour la première fois clairement, que la Russie de Vladimir Poutine avait bien ordonné le piratage informatique du parti démocrate d'Hillary Clinton. La divulgation sur WikiLeaks de milliers de messages avait grandement déstabilisé la candidate.

"Poutine ne devrait pas faire cela. Il ne le fera pas. La Russie aura beaucoup plus de respect pour notre pays quand je le dirigerai que lorsque d'autres gens le dirigeaient", a déclaré le successeur de Barack Obama.

Les renseignements américains en sont convaincus: la Russie a interféré dans l'élection présidentielle de novembre. Ils estiment que des individus liés au pouvoir russe ont transmis à WikiLeaks des mails extraits des messageries électroniques du directeur de campagne d'Hillary Clinton et du comité national du Parti démocrate dans le but de nuire à la candidate. Un rapport commandé par Barack Obama doit être remis au Congrès des Etats-Unis dans les prochains jours. 

Après cette accusation d'ingérence, qui avait dans un premier temps été qualifiée de "ridicule" par Donald Trump, Barack Obama avait annoncé fin décembre une série de sanctions contre Moscou, qui avait en retour promis des représailles.

Céline Hussonnois-Alaya