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Amérique du Nord

Washington sanctionne Moscou pour ingérence électorale, la Russie promet des représailles

Après les soupçons de piratage russe dans la présidentielle américaine, Barack Obama annonce ce jeudi une série de sanctions contre la Russie. Moscou promet en retour des mesures de rétorsion "adéquates" contre Washington, "se basant sur les principes de réciprocité".

Les autorités américaines avaient promis de répondre à la Russie, accusée de piratage et d'ingérence dans l'élection présidentielle de novembre. C'est maintenant chose faite. Barack Obama, l'actuel président américain, a présenté ce jeudi l'ensemble des mesures de sanctions prises contre la Russie pour répondre à l'ingérence de ce pays.

Comme l'annonce le New York Times, le chef d'Etat a notamment décidé d'expulser 35 agents des renseignements russes. Une source officielle a confirmé que cela s'inscrivait dans une série de différentes mesures. Elles visent notamment les services de renseignement russes, le FSB et le GRU, et ciblent notamment des personnalités haut placées.

Certaines actions seront secrètes

Au total, comme l'a expliqué le président américain, 9 entité ou individus ont été sanctionnés. Le Trésor américain a également sanctionné deux Russes accusés de piratages visant à collecter des fonds ou des données personnelles. Comme l'a ajouté Barack Obama, le département d'Etat américain "ferme deux installations russes dans le Maryland et à New York, utilisées par des Russes pour du travail de renseignement". 

Le président américain, qui vit les dernières semaines de son mandat, a aussi appelé ses alliés à s'opposer aux efforts russes d'"ingérence dans le processus démocratique". Il a promis d'autres actions contre Moscou, dont certaines seront réalisées en secret, "au moment que nous choisirons", a-t-il précisé.

Moscou promet de répliquer 

La Russie rejette "catégoriquement" les accusations "infondées", a réagi peu après le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov après ces accusations d'ingérence électorale. "Nous ne sommes pas d'accord catégoriquement avec des affirmations et des accusations infondées à l'égard de la partie russe", a-t-il assuré, cité par l'agence de presse publique Ria-Novosti.

Les Etats-Unis veulent "détruire définitivement les relations russo-américaines qui ont déjà atteint le fond", a-t-il poursuivi. La Russie va y "réagir de manière adéquate se basant sur les principes de réciprocité".

Trump veut "passer à autre chose" 

Comme le souligne le New York Times, ces mesures, prises dans leur totalité, constituent la plus forte réponse des Etats-Unis face à des cas de cyberattaques menées par un autre Etat.

Du côté du camp républicain, la plupart appelaient à des sanctions contre la Russie et ne remettaient pas en doute les accusations faites à l'encontre de Moscou. Mais le président élu Donald Trump a lui affirmé qu'il n'y "croyait pas". "Il est temps pour notre pays de passer à autre chose", a-t-il déclaré peu après l'annonce par Barack Obama des sanctions américaines. 

"Dans l'intérêt de notre pays et de notre grand peuple, je rencontrerai la semaine prochaine les responsables de notre renseignement pour être informé" des détails de cette affaire, a-t-il ajouté dans un bref communiqué.

Charlie Vandekerkhove avec AFP