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États-Unis

Bradley Manning sera bien jugé pour collusion avec l'ennemi

Bradley Manning sera jugé pour collusion avec l'ennemi.

Bradley Manning sera jugé pour collusion avec l'ennemi. - -

La "taupe" de Wikileaks sera jugée pour collusion avec l'ennemi. Un chef d'accusation passible de la réclusion à perpétuité.

Une juge militaire a refusé jeudi d'abandonner l'accusation de collusion avec l'ennemi réclamée par la défense de Bradley Manning, la taupe de WikiLeaks, une décision aux implications potentiellement inquiétantes pour les lanceurs d'alertes, les fameux "whistleblowers".

Ce chef d'accusation passible de la réclusion à perpétuité est le plus grave porté contre le jeune homme de 25 ans, qui dit avoir révélé des centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques à WikiLeaks pour "provoquer un débat public" sur la politique étrangère et militaire américaine.

Lors d'une audience devant le tribunal militaire de Fort Meade, au nord de Washington, la juge Denise Lind a rejeté une motion de la défense demandant déclarer Manning non coupable de collusion avec l'ennemi sans attendre la fin du procès. Cette possibilité est offerte quand les procureurs n'apportent "aucune preuve" à l'appui de ces accusations.

21 autres chefs d'accusation

Or selon David Coombs, l'avocat de Manning, au cours du procès l'accusation n'a pas démontré que le soldat avait une "connaissance avérée" qu'en transmettant ces documents à WikiLeaks, ces derniers pouvaient tomber entre les mains de l'ennemi, en l'occurrence al-Qaïda. Elle n'a pas non plus prouvé qu'il a agi avec une "mauvaise intention générale", nécessaire pour qualifier le crime.

La juge en a jugé autrement, arguant que l'accusation avait montré que Manning avait suivi un cours lors de son entraînement sur "l'utilisation d'internet par les terroristes" et qu'en tant qu'ex-analyste de renseignement en Irak "il savait que l'ennemi se livrait à des activités similaires".

Cet arrêt ne préjuge pas de la culpabilité ou de l'innocence de Manning pour ce chef. A ce stade, l'accusation avait juste à montrer qu'elle avait apporté "certaines preuves" qui en droit devaient être jugés "à la lumière la plus favorable à l'accusation", a rappelé la juge Lind. Or les procureurs estimaient avoir apporté "une montagne de preuves circonstancielles".

Outre le chef de collusion, Manning est poursuivi pour 21 autres chefs, passibles d'un total de 154 ans de prison. Il accepte de plaider coupable pour dix d'entre eux pour un total de 20 ans de prison. Réquisitoire et plaidoiries devraient se tenir dans les prochains jours.