Affaire Terence Crutcher: quand Trump ne défend plus la police
C'est une visite qui se veut apaisante alors que les tensions raciales sont exacerbées aux Etats-Unis par une succession de bavures policières envers des Afro-américains non armés.
Donald Trump a rencontré des pasteurs noirs ce mercredi à Cleveland, dans l'église tenue par le révérend Darrell Scott, l'un de ses soutiens de la première heure. Interrogé sur "les récentes fusillades d'hommes noirs désarmés par la police", le milliardaire a tenu un discours qui tranche avec ses propos habituels.
Tandis qu'il s'est positionné à de nombreuses reprises comme étant le candidat de la "loi et de l'ordre", et qu'il avait défendu les forces de police dans d'autres cas controversés où des citoyens noirs avaient été abattus, Donald Trump a laissé entendre que le coup de feu fatal dans l'affaire Terence Crutcher n'avait peut-être pas lieu d'être.
Et c'est la première fois que le magnat de l'immobilier semble remettre en question l'action de la police, lui qui avait critiqué le mouvement Black Lives Matter, l'accusant d'attiser la haine des minorités envers les forces de l'ordre.
"Troublé", "inquiet", Trump exprime ses doutes
Si le candidat républicain à la Maison Blanche a d'abord tenu à rappeler toute sa confiance envers les forces de l'ordre, il s'est tout de même dit "très très troublé" et "très très inquiet".
"Comme vous le savez, je crois dur comme fer en la police (…) Mais je dois vous dire que j'ai regardé la vidéo de la fusillade à Tulsa. Et cet homme se tenait les mains en l'air. Il est rentré dans la voiture, les mains en l'air et a mis ses mains sur le véhicule. Pour moi, il semblait suivre les instructions des policiers. Et il avait l'air d'être un homme très bon", a-t-il expliqué.
Celui qui se voit comme le nouveau shérif de l'Amérique s'est interrogé sur les motivations de Betty Shelby, la policière qui a tiré sur Terence Crutcher à Tulsa vendredi dernier. "A-t-elle paniqué?", était-ce une erreur?, s'est-il demandé, estimant néanmoins que si tel avait été le cas, elle n'avait pas sa place dans la police.
Après avoir fait part de son inquiétude, Donald Trump a lancé un appel à l'unité via les réseaux sociaux.
"Ce qu'il se passe à Tulsa et à Charlotte est tragique. Nous devons nous réunir pour faire de l'Amérique un pays sûr de nouveau", a-t-il tweeté:
Le milliardaire a également tenu un discours rassembleur durant cette visite à Cleveland, loin de ses habituelles saillies sur les minorités.
"Nous sommes tous frères et sœurs", a-t-il déclaré, assurant "comprendre totalement que la communauté afro-américaine a souffert de discriminations et que beaucoup de torts doivent être réparés".