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Agressions sexuelles: au Canada, un nouveau mandat d'arrêt émis contre un prêtre français

Une croix sur une église catholique américaine (photo d'illustration)

Une croix sur une église catholique américaine (photo d'illustration) - KAMIL KRZACZYNSKI / AFP

La police canadienne a reçu une plainte d'agression sexuelle survenue il y a environ 47 ans. Le prêtre, âgé de 93 ans, vit désormais à Lyon et clame son innocence.

La police canadienne a émis un nouveau mandat d'arrêt contre un prêtre français accusé d'agressions sexuelles sur des enfants inuits il y a plus de 30 ans, ont indiqué ce mardi les autorités.

"En septembre, la police a reçu une plainte d'agression sexuelle survenue il y a environ 47 ans", a détaillé dans un e-mail la police du Nunavut, territoire du Nord canadien.

Et à la suite de cette enquête, fin février "le père Johannes Rivoire, 93 ans, a été inculpé pour agression sexuelle" et un mandat d'arrêt émis, selon la police.

Lundi, une délégation inuite en visite au Vatican pour évoquer les abus commis dans les pensionnats pour autochtones par des membres de l'église a demandé au pape François d'intervenir personnellement dans l'affaire.

Le prêtre clame son innocence

Les représentants inuits ont indiqué lors d'une conférence de presse avoir demandé au souverain pontife de faire pression pour que le prêtre soit "jugé pour les torts qu'il a causés" au Canada ou en France.

Ce prêtre français, qui a passé trois décennies dans le grand nord canadien, a déjà fait l'objet d'un mandat d'arrêt qui n'a jamais été suivi d'effet. Il a quitté le Canada depuis 1993 et vit en France, à Lyon. Interrogé récemment par le journal Le Monde, il clame son innocence.

La politique d'assimilation mise en place par les autorités canadiennes vis-à-vis des peuples amérindiens pendant des décennies a conduit à de nombreux abus, aujourd'hui reconnus.

"Génocide culturel"

La rencontre historique cette semaine entre le pape et une délégation des différents peuples autochtones canadiens doit permettre de "reconnaître la responsabilité" de l'Église dans le système des pensionnats pour enfants autochtones.

La découverte de centaines de sépultures d'enfants anonymes ces derniers mois a secoué le Canada et beaucoup de survivants attendent désormais des excuses du pape.

Entre la fin du XIXe siècle et les années 1980, quelque 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats à travers le pays, où ils ont été coupés de leur famille, de leur langue et de leur culture. Des milliers n'en sont jamais revenus. En 2015, une commission d'enquête nationale avait qualifié ce système de "génocide culturel".

Par A.G avec AFP