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"Fucking Wall": quand un ex-président mexicain attaque Trump sur Twitter

Vicente Fox Quesada, ici en 2014, a été président du Mexique de 2000 à 2006.

Vicente Fox Quesada, ici en 2014, a été président du Mexique de 2000 à 2006. - Yuri Cortez - AFP

Remonté contre le projet de mur à la frontière américano-mexicaine, Vicente Fox Quesada, président du Mexique au début des années 2000, interpelle quasi-quotidiennement Donald Trump sur Twitter. Il semble perdre patience face à la politique du nouveau locataire de la Maison Blanche.

Mercredi, Vicente Fox Quesada a perdu son calme pour de bon. Cet ancien président du Mexique, en fonctions de 2000 à 2006, avant l'ère Felipe Calderon, a directement répondu à l'annonce de la signature par Donald Trump d'un décret permettant la construction d'un mur à la frontière américano-mexicaine, pour lutter contre l'immigration illégale. Avec ce texte, ce projet de mur, l'une des propositions phares du magnat républicain, qu'il a largement martelée tout au long de sa campagne, s'est soudainement concrétisé, cinq jours seulement après son arrivée à la Maison Blanche. 

"Put*** de mur"

Si Mexico a réagi par la voix de son président, Enrique Peña Nieto, qui a fermement condamné la décision du nouveau président américain, Vicente Fox Quesada est lui aussi monté au créneau, sans s'embarrasser de précautions diplomatiques. Mercredi, sur Twitter, il a directement interpellé le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, qui venait de préciser lors de son point presse quotidien que le Mexique "paierait le mur, d'une façon ou d'une autre"

"Sean Spicer, je l'ai dit à Donald Trump et maintenant je vous le dis: le Mexique ne paiera pas pour ce put*** de mur", a ainsi tweeté Vicente Fox Quesada, accompagnant son message du mot-clé "Fucking Wall" ("pu*** de mur").

Des tweets quotidiens 

Avec ce tweet, Vicente Fox Quesada n'en est pas à son premier fait d'armes. L'ancien chef d'Etat a en effet pris l'habitude d'interpeller directement Donald Trump sur Twitter, quasi-quotidiennement. 

"Trump, grandissez, comportez-vous comme un président. Arrêtez de mentir et de tricher avec le peuple américain. Vous savez que vous avez perdu le vote populaire", écrivait-il ainsi le 25 janvier. 

"Ne pas laisser la presse faire son travail. Nous vivons à l'ère de l'information, Trump, vous ne pouvez pas le nier ou le cacher. Ce n'est pas l'Amérique", tweetait-il trois jours plus tôt.

Vicente Fox Quesada ne prend jamais de pincettes pour dire tout le mal qu'il pense du nouveau président américain, qu'il alpague souvent à l'aide de majuscules, empruntant ainsi le style de son ennemi, dont les tweets sont régulièrement en lettres capitales.

"Trump, aucun pays, aucun leader ne vous respectera, car vous ne vous prenez vous-même pas au sérieux", pouvait-on lire le 11 janvier. "TRUMP, quand comprendrez-vous que je ne paye pas pour ce put*** de mur. Soyez clairs avec les contribuables américains. Ils le paieront", s'énervait-il encore au début du mois. Son message avait d'ailleurs été retweeté près de 200.000 fois.

Le 11 janvier, alors que Donald Trump donnait sa première conférence de presse depuis son élection, Vicente Fox Quesada commentait l'événement en direct, sans s'embarrasser de précautions: "Après la conférence de presse, il est clair que nous faisons face à une nouvelle ère de dictature avec Donald Trump. Il n'est pas un leader démocratique".

Adrienne Sigel