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Déforestation, peuples indigènes... Que faut-il attendre du sommet pour sauver l'Amazonie?

Photo d'illustration de la forêt amazonienne prise dans l'État de Manaus au Brésil, le 5 juin 2023.

Photo d'illustration de la forêt amazonienne prise dans l'État de Manaus au Brésil, le 5 juin 2023. - MICHAEL DANTAS / AFP

Les dirigeants de huit pays d'Amérique du Sud se réunissent ce mardi à Bélem (Brésil) pour réfléchir à des solutions concrètes pour préserver l'Amazonie, notamment de la déforestation.

Un sommet aux lourds enjeux environnementaux. Ce mardi, le Brésil réunit les huits pays sur lesquels s'étend la forêt amazonienne pour débattre de stratégies communes en termes de lutte contre la déforestation et de promotion du développement durable, dans une région qui abrite environ 10% de la biodiversité de la planète.

Le président de gauche du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, reçoit ses homologues de la Bolivie, de la Colombie, du Guyana, du Pérou et du Venezuela, tandis que l'Equateur et le Suriname sont représentés par des ministres. Tous sont membres de l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 pour protéger la forêt tropicale.

Le sommet aura lieu jusqu'à mercredi à Belém, cité portuaire de 1,3 million d'habitants qui accueillera en 2025 la conférence de l'ONU sur le climat COP30. La publication d'une déclaration commune est prévue pour sceller les engagements communs pris par les différents pays.

Le "point de non-retour" redouté

"Il faut préserver (l'Amazonie), non pas comme un sanctuaire, mais comme une source d'apprentissage pour les scientifiques du monde entier, afin de trouver des moyens de préserver (la forêt) tout en créant de la richesse, en permettant à ceux qui vivent ici de vivre dignement", a déclaré Lula lundi, lors d'une cérémonie officielle à Santarem, une autre ville amazonienne.

"Nous ne pouvons pas permettre que l'Amazonie atteigne le point de non-retour", a déclaré de son côté Marina Silva, ministre de l'Environnement du Brésil. Ce point de non-retour consisterait pour l'Amazonie à émettre plus de carbone qu'elle n'en absorbe, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.

L'un des principaux défis sera de trouver un plan d'action commun pour éradiquer la déforestation illégale, un enjeu qui transcende toute la région. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

"Un consensus progressif" sur la déforestation

De retour au pouvoir en janvier, Lula s'est engagé à mettre un terme d'ici 2030 à la déforestation, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro alors que le Brésil abrite 60% de la forêt amazonienne.

Mais la ministre Marina Silva sait que chaque pays ira à son rythme: "Nous ne voulons pas imposer nos vues, il faut parvenir à un consensus progressif", a-t-elle expliqué lundi.

Son homologue Colombienne, Susana Muhamad, souhaite que soit inclus, dans la déclaration finale l'objectif commun de préserver "80% de l'Amazonie d'ici 2025". La Colombie défend par ailleurs une transition énergétique plus rapide, avec une économie qui ne dépend pas du pétrole, ce qui semble impensable pour le moment pour d' importants producteurs d'hydrocarbures comme le Venezuela ou le Brésil.

Préserver les territoires indigènes

Autre défi pour les participants au sommet: préserver les territoires indigènes, particulièrement au Brésil. Dans le pays, "seules onze réserves avaient été homologuées en dix ans", avant le retour au pouvoir de Lula en janvier, a rappelé la ministre des Peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara.

Le processus de démarcation était totalement à l'arrêt sous le gouvernement précédent du président d'extrême droite Jair Bolsonaro (2019-2022). Mais six nouvelles réserves ont été homologuées en avril, "et d'autres pourraient l'être d'ici la fin de la semaine", a souligné la ministre, elle-même indigène.

Mercredi, le sommet accueillera des pays non membres de l'OTCA comme la France, qui possède un territoire amazonien avec la Guyane et sera représentée par son ambassadrice à Brasília, Brigitte Collet. L'Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales dans d'autres continents, ont également été invités.

F.B. avec AFP