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Brésil: Lula veut homologuer "au plus vite" de nouvelles terres indigènes

Lula le 6 janvier 2023.

Lula le 6 janvier 2023. - EVARISTO SA / AFP

La nouveau président de gauche a rappelé le rôle essentiel des peuples autochtones pour freiner la déforestation et ralentir le réchauffement climatique.

Le président brésilien Lula a assuré ce lundi qu'il comptait homologuer "au plus vite" de nouvelles terres réservées aux indigènes, une légalisation restée au point mort sous le mandat de son prédécesseur d'extrême droite Jair Bolsonaro.

"J'ai demandé au ministère des Affaires indigènes de me montrer toutes les terres prêtes à être homologuées. Il faut les homologuer au plus vite, avant que d'autres se les approprient (...) en établissant de faux documents", a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva lors d'une assemblée de leaders autochtones dans l'État de Roraima (nord).

"Il faut légaliser rapidement toutes les terres dont les études (de délimitation) sont prêtes ou pratiquement prêtes, pour que les indigènes puissent occuper leur territoire", a insisté le président de gauche.

"Les indigènes n'occupent la terre de personne"

Dans l'Amazonie brésilienne, il est courant que des individus s'accaparent des terres pour les déboiser et les revendiquer officiellement par la suite à l'aide de faux documents.

Lula a rappelé le rôle essentiel des peuples autochtones pour freiner la déforestation et ralentir le réchauffement climatique.

L'homologation de nouvelles terres indigènes "nous aidera à prendre soin du climat, sinon, l'humanité va disparaître à cause de notre irresponsabilité", a-t-il affirmé.

"Les indigènes n'occupent la terre de personne, ils se battent pour récupérer ce dont ils ont été privés par des envahisseurs depuis 1500", année de l'arrivée des premiers colonisateurs portugais au Brésil, a ajouté le chef de l'État.

La déforestation au plus haut en Amazonie

Selon le dernier recensement, datant de 2010, quelque 800.000 indigènes vivent dans le pays, la plupart dans des réserves qui occupent 13,75% du territoire.

Peu avant de débuter son mandat (2019-2022), Jair Bolsonaro avait promis de "ne pas céder un centimètre de plus" aux terres indigènes, et le processus d'homologation de nouvelles réserves est effectivement resté au point mort durant les quatre dernières années.

Sous sa présidence, la déforestation annuelle moyenne a également augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente.

Le retour au pouvoir de Lula, qui avait déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, n'a pas été suivi d'effet immédiat sur la déforestation, qui a augmenté de 62% le mois dernier par rapport à février 2022, avec 322 km2 détruits, un record.

Mais les associations de défense de l'environnement estiment qu'il est trop tôt pour tirer des conclusions. Il faudra selon elles attendre la saison sèche, à partir de juillet, quand la déforestation est habituellement au plus haut, pour évaluer les effets de la politique environnementale du nouveau gouvernement de gauche.

F.R. avec AFP