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Brésil: "Je n'ai commis aucun crime", lance Dilma Roussef face au Sénat

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La présidente du Brésil Dilma Rousseff a prononcé un ultime discours au Sénat, ce lundi, dans le cadre de son procès en destitution. Face aux sénateurs, la dirigeante s'est dite victime d'un procès "injuste et arbitraire". Son éviction de la présidence pourrait intervenir mardi ou mercredi.

Le discours de la dernière chance. La présidente du Brésil Dilma Rousseff est arrivée ce lundi au Sénat pour se défendre individuellement et en personne dans le cadre de son procès en destitution, qui s'est ouvert le 25 août à Brasilia. Il s'agit de son ultime intervention avant sa probable éviction du pouvoir, qui pourrait avoir lieu mardi ou mercredi.

"Coup d'Etat contre la Constitution"

"Je n'ai commis aucun crime", a lancé Dilma Rousseff face aux sénateurs. "Je viens pour vous regarder dans les yeux, messieurs les sénateurs, et dire que je n'ai commis aucun crime de responsabilité, je n'ai pas commis les crimes pour lesquels je suis jugée injustement et arbitrairement accusée", a affirmé la dirigeante de gauche, suspendue de ses fonctions depuis le 12 mai.

La présidente brésilienne s'est dite victime d'un "coup d'Etat contre la Constitution" pour porter au pouvoir un "gouvernement usurpateur" au mépris des 54 millions de Brésiliens qui l'ont réélue en 2014. "Votez contre l'impeachment, votez pour la démocratie", a-t-elle demandé aux sénateurs, en conclusion de son plaidoyer de 30 minutes. 

Pour affronter les sénateurs, dont plus des deux tiers requis sont favorables à l'"impeachment" selon les comptages des médias, la dirigeante de gauche de 68 ans était accompagnée de son mentor politique, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), du célèbre chanteur-compositeur engagé à gauche Chico Buarque, et d'une douzaine d'anciens ministres.

Le vote de 2/3 des sénateurs requis pour la destitution

Depuis des mois, la première femme élue à la tête du Brésil en 2010 clame son innocence et dénonce un complot ourdi par le principal bénéficiaire de la manoeuvre: son ancien vice-président devenu rival, Michel Temer (PMDB, centre droit), 75 ans.

Michel Temer assure l'intérim depuis sa suspension le 12 mai, par un vote de plus des deux tiers des sénateurs. Si Dilma Rousseff est destituée, il assumera officiellement la présidence jusqu'à la fin de son mandat et les prochaines élections présidentielle et législatives fin 2018. A l'issue de son discours, Dilma Rousseff a accepté les questions des parlementaires, dont plus de la moitié sont soupçonnés de corruption ou visés par une enquête.

Devaient suivre de longs débats et le vote final, attendu mardi ou mercredi. Un "oui" des deux tiers des sénateurs - 54 sur 81 - est requis pour prononcer la destitution.Si Dilma Rousseff est écartée du pouvoir, elle ne pourra plus occuper de fonctions publiques pendant huit ans. Si elle est innocentée, cette économiste dont la popularité stagne à 13% retrouvera son mandat.

A.S. avec AFP