BFMTV
Tunisie

Tunisie: "Nous sommes une jeune démocratie" face à "des défis importants"

Le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a assuré vendredi sur BFMTV que les manifestations qui se déroulent dans son pays ne remettent en aucun cas en cause le système démocratique mis en place après la révolution de 2011.

Alors qu'un couvre-feu vient d'être décrété en Tunisie pour faire face aux violentes manifestations qui se produisent dans le pays, le Premier ministre tunisien était vendredi soir l'invité de BFMTV. En direct face à Olivier Truchot, il a expliqué vouloir "protéger les biens et la propriété des citoyens". "Les manifestations qui ont eu lieu ces dernières semaines en Tunisie sont dues au fait que certains jeunes se sont organisés pour manifester contre le fait qu'ils ont attendu beaucoup et qu'ils n'ont pas trouvé d'emplois", a commenté sur BFMTV Habib Essid.

"La Tunisie démocratique, c'est irréversible", martèle le chef de gouvernement.

Pas de baguette magique

Assurant que les incidents qui se sont produits des derniers jours sont complètement différents "de ce qu'il s'est passé en 2011 (date de la révolution tunisienne, Ndlr), le Premier ministre tunisien, en déplacement à Paris ce vendredi, est "conscient de la situation" et des deux demandes de son peuple: une demande politique et économique. 

"Nous sommes une jeune démocratie, il y a des défis importants que nous devons gagner", insiste-t-il, regrettant ne pas avoir "de baguette magique pour 800.000 personnes".

Depuis l'arrivée au pouvoir de son gouvernement, ce dernier a oeuvré pour la lutte contre le terrorisme, explique Habib Essid. "La première priorité a été donnée au défi sécuritaire", confirme-t-il, estimant qu'après les deux attentats islamistes qui ont visé son pays, au musée du Bardo puis sur une plage à Sousse, "la menace (terroriste, Ndlr) existe".

"Vous savez à Paris ou chez nous c'est la même chose", déplore le Premier ministre. "Donc venez chez nous, nous avons tout fait pour que votre séjour soit le plus sûr possible, mais être sûr à 100% dans ce domaine-là, ça n'existe pas".

Choqué par la déchéance de nationalité

La visite du chef du gouvernement tunisien à Paris a été l'occasion de discuter de l'aide que la France et l'Europe pourrait apporter à son pays, pour notamment asseoir la démocratie. Au terme d'une rencontre avec François Hollande, l'Elysée a annoncé que Paris mettrait en oeuvre un plan de soutien à Tunis d'un milliard d'euros. "Nous avons des défis économiques et sécuritaires", insiste-t-il.

Toutefois, Habib Essid a ouvertement critiqué la mesure de déchéance de nationalité pour les binationaux reconnus coupables de terrorisme. "Ca me choquera", lance-t-il. "Parce que des gens qui sont nés en France qui sont plus français que tunisiens peuvent perdre leur nationalité (...) qui parfois parlent uniquement le français, les déchoir de leur nationalité c'est inadmissible".

Justine Chevalier