BFMTV
Tunisie

Tunisie : échec du projet de cabinet apolitique

Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali.

Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali. - -

Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali a annoncé lundi soir l'échec de la tentative de formation d'un cabinet apolitique. Il n'a pour l'instant pas annoncé sa démission, qu'il avait promise en cas d'échec.

Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, a annoncé lundi soir l'échec de son initiative de former un cabinet apolitique. Il n'a en revanche pas annoncé sa démission, indiquant qu'une autre forme de compromis sur la composition du gouvernement pourrait intervenir prochainement.

"Je dis en toute clarté que l'initiative telle que je l'ai présentée, c'est-à-dire un gouvernement composé de membres n'appartenant pas à des partis politiques (...) n'a pas recueilli un consensus", a-t-il dit à l'issue de pourparlers avec les chefs de partis. Hamadi Jebali a ensuite évoqué la possibilité d'"une autre forme de gouvernement".

Promesse de démission différée

Hamadi Jebali, qui avait initié la formation d'un cabinet de technocrates contre l'avis de son parti islamiste Ennahda, avait promis de démissionner si ce projet échouait. 

>> À lire aussi - Tunisie : Ennahda "ne cèdera jamais le pouvoir".

"J'irai demain (mardi) voir le président (Moncef Marzouki) pour parler des étapes à venir mais j'ai constaté des progrès durant les discussions politiques en vue de la recherche d'un consensus autour d'une autre solution", a-t-il expliqué.

Selon lui, cette nouvelle formule devrait aboutir "dans les tout prochains jours", reportant ainsi une nouvelle fois le calendrier du remaniement. Il a jugé que son initiative, malgré son échec, a eu le mérite "de réunir tout le monde autour d'une table" et d'éviter au pays "de basculer dans l'inconnu".

Un accord trouvé pour "un gouvernement mixte"

Le chef du parti islamiste, Rached Ghannouchi a déclaré que les représentants de la quinzaine de partis présents lundi s'étaient mis d'accord sur un "un gouvernement restreint chargé de travailler pour des élections dans les plus brefs délais", insistant sur "les compétences politiques".

Aziz Krichène, le représentant du parti du président, le Congrès pour la République, a pour sa part affirmé qu'un "accord a été trouvé pour la formation d'un gouvernement mixte" regroupant personnalités politiques et technocrates, sans donner plus de détails.

Hamadi Jebali avait indiqué vouloir former un cabinet de technocrates le 6 février, le jour de l'assassinat de l'opposant Chokri Belaïd qui avait déclenché une vague de violences et aggravé la profonde crise politique préexistante.

Il s'est heurté à l'opposition de son propre camp, Ennahda estimant que cette initiative revenait à remettre en cause sa légitimité issue des urnes.