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Tunisie

Tunisie : deux après la révolution, les dirigeants visés par des pierres

A Sidi Bouzid, le 17 décembre, des dirigeants tunisiens ont essuyé des jets de pierre.

A Sidi Bouzid, le 17 décembre, des dirigeants tunisiens ont essuyé des jets de pierre. - -

Les dirigeants tunisiens ont été visés par des jets de pierre, lundi à Sidi Bouzid, lors des célébrations du deuxième anniversaire du début de la révolution.

Des jets de pierre contre les dirigeants tunisiens. L'incident a eu lieu lundi, à Sidi Bouzid, lors des célébrations du deuxième anniversaire du début de la révolution. Il témoigne des vives tensions en Tunisie, berceau du Printemps arabe.

Le chef de l'Etat, Moncef Marzouki, et le président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaafar, étaient venus dans cette ville économiquement marginalisée du centre-ouest du pays pour marquer les deux ans de l'immolation de Mohamed Bouazizi.

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"Le peuple veut la chute du gouvernement"

Les jets de pierre ont commencé après un discours de Moncef Marzouki, alors que Mustapha Ben Jaafar tentait de s'exprimer devant 5.000 personnes réunies sur la place où le vendeur ambulant, excédé par la misère et les brimades policières, avait commis son geste.

Le service d'ordre a évacué les deux dirigeants, qui n'ont pas été touchés, et les manifestants, scandant "le peuple veut la chute du gouvernement" et "dégage, dégage", des slogans révolutionnaires, ont envahi la tribune.

La police n'est pas intervenue, alors que les heurts entre manifestants et policiers se multiplient dans le pays depuis plusieurs mois. En début d'après-midi, le clame était revenu.

Copieusement sifflé lors de son allocution, Moncef Marzouki a demandé aux Tunisiens d'être patients, alors que la misère était déjà au coeur des causes de la révolte de l'hiver 2010/2011 qui a renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali.

"Le gouvernement n'a pas de baguette magique"

"Le gouvernement n'a pas de baguette magique pour changer les choses (...). Il a besoin de temps pour solder l'héritage de 50 ans de dictature", a tenté d'argumenter le président, qui avait déjà été chahuté près de la tombe de Bouazizi.

Sinistrée depuis des décennies, la région de Sidi Bouzid, à l'instar du reste de l'intérieur de la Tunisie, estime que le gouvernement, dirigé par les islamistes d'Ennahda, a trahi les engagements de la révolution.

Le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali, grippé, n'a pas assisté aux célébrations de lundi.