Tunisie: des milliers de personnes dans la rue contre le terrorisme
Dénoncer le terrorisme. La Tunisie organise dimanche une marche contre le terrorisme à laquelle des dizaines de milliers de personnes et des personnalités étrangères sont attendues après l'attentat sanglant au musée du Bardo. François Hollande est arrivé sur place à la mi-journée. Samedi, le président français a annoncé le décès d'une quatrième victime française. Huguette Dupeau avait été grièvement blessée lors de l'attaque terroriste du 18 mars. Le musée doit d'ailleurs rouvrir ce lundi.
Peu avant 10h, un responsable policier estimait le nombre de manifestants à 12.000. "Tunisie libre, terrorisme dehors", scande notamment la foule, où de nombreux drapeaux tunisiens flottent.
La partie populaire du rassemblement est partie de la place Bab Saadoun pour s'achever devant le musée. Ce bâtiment, qui abrite notamment une exceptionnelle collection de mosaïques, a été la cible le 18 mars d'une attaque qui a coûté la vie à 22 personnes, dont 21 touristes et un policier.
Une stèle à la mémoire des victimes
En début d'après-midi, le président tunisien Béji Caïd Essebsi et plusieurs hauts responsables étrangers ont rejoint la marche. Le cortège est sorti dans la confusion du Parlement, mitoyen du musée. Dans une foule compacte d'officiels et de journalistes, les dirigeants ont néanmoins réussis à former un rang.
Le chef d'Etat tunisien était encadré par François Hollande et le président du Parlement tunisien Mohamed Ennaceur. Une stèle à la mémoire des victimes a ensuite été inaugurée près du musée. "Un grand salut au peuple tunisien qui a prouvé qu'il ne céderait pas au terrorisme. Merci à tous et je dis au peuple tunisien: 'En avant ! tu n'es pas seul'", a lancé Béji Caïd Essebsi, 88 ans.
Le chef d'Etat tunisien a par la suite voulu rendre hommage au président français. Dans un lapsus, au lieu de remercier François Hollande de sa venue, il a cité "François Mitterrand", l'ancien président français décédé en 1996. François Hollande a déposé une gerbe devant la stèle inaugurée, où figurent les noms des victimes de l'attentat du Bardo. "Nous devons tous lutter contre le terrorisme" a lancé le chef de l'Etat devant la presse, soulignant que le terrorisme avait frappé la Tunisie "qui a eu un parcous exemplaire en matière de démocratie, de pluralisme et de défense des droits des femmes".
Une importante délégation française
Cette marche citoyenne n'est pas sans rappeler celle organisée à Paris au lendemain de l'attentat de Charlie Hebdo et de la prise d'otage de l'HyperCasher de la porte de Vincennes. François Hollande n'est pas venu seul à Tunis ce dimanche. Dans la délégation française qui accompagne le président, Claude Bartolone et de Bertrand Delanoë. Le président de l'Assemblée nationale et l'ancien maire de Paris sont tout deux né en Tunisie. Harlem Désir ou encore Cécile Duflot ont également annoncé leur présence.
Les présidents polonais et palestinien, Bronislaw Komorowski et Mahmoud Abbas, prennent part à la marche, tout comme les Premiers ministres italien et algérien, Matteo Renzi et Abdelmalek Sellal, et les ministres espagnol et néerlandais des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo et Bert Koenders. "Désormais, tout le monde réagit après chaque attentat terroriste comme si l'attentat était perpétré chez lui. C'est nouveau et c'est important", a déclaré le président Caïd Essebsi au quotidien français Ouest-France.