République démocratique du Congo : les rebelles veulent la tête de Kabila
Goma, principale ville de l’Ouest du pays, est tombée en 48 heures. Et ce malgré la présence d'un important contingent de Casques bleus accusés d'inaction. Les rebelles du M23 menacent désormais de marcher vers la capitale, Kinshasa, et exigent la démission du président Joseph Kabila. Ils viennent de prendre la ville de Saké, à une vingtaine de kilomètres à l’Ouest de Goma.
Lundi, le groupe armé réclamait l’ouverture des négociations politiques qu’ils demandent depuis des mois. Formé en mai dernier, le M23 est composé en majorité d’anciens combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Cette formation, réputée soutenue par le Rwanda, avait été intégrée en 2009 dans l’armée congolaise, après un accord passé avec Kinshasa pour mettre fin au conflit du Nord-Kivu. Mais ses membres ont fini par déserter, accusant Kabila de ne pas respecter ses engagements.
Exécutions sommaires
Aucun bilan des violences n’a pu être obtenu pour le moment, mais le patron de la mission de l’ONU en RDC (Monusco) a fait part de ses vives inquiétudes devant le Conseil de sécurité des Nations Unies. "Nous avons reçu plusieurs compte-rendus qui font état d'exécutions sommaires visant tous ceux qui se trouvent en travers de la route (des rebelles), y compris des responsables gouvernementaux et des chefs traditionnels qui s'opposent ou échouent à coopérer avec" le M23.
M. Kabila a retrouvé mardi soir soir en Ouganda les présidents rwandais Paul Kagame et ougandais Yoweri Museveni. Ces deux derniers sont accusés par Kinshasa et les Nations unies d'appuyer les rebelles, ce qu'ils nient fermement. A l'issue de leur réunion, les trois présidents ont exigé mercredi à Kampala des rebelles congolais du M23 qu'ils se retirent de Goma.