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Oxfam visée par de nouvelles accusations portant sur des viols au Sud-Soudan

Oxfam visée par de nouvelles accusations de viols au Sud-Soudan

Oxfam visée par de nouvelles accusations de viols au Sud-Soudan - Andy Buchanan, AFP/Archives

Après la démission lundi de la directrice générale adjointe d'Oxfam, le scandale qui touche l'ONG rebondit: Une ancienne dirigeante accuse certains employés d'Oxfam de viols au Sud-Soudan.

Les révélations d'une ancienne dirigeante d'Oxfam, qui accuse de viols certains employés au Sud-Soudan, ont alimenté ce mardi le scandale touchant l'ONG britannique, dans le viseur du régulateur des organisations humanitaires.

Une "culture d'abus sexuels"

Helen Evans, directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, a dénoncé l'existence d'une "culture d'abus sexuels au sein de certains bureaux", faisant état de viols ou tentatives de viols au Sud-Soudan, et d'agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins tenus par l'ONG au Royaume-Uni.

Selon une enquête interne menée auprès de 120 personnes dans trois pays entre 2013 et 2014, entre 11% et 14% des personnels déployés ont été victimes ou témoins d'agressions sexuelles. Au Sud-Soudan, quatre personnes ont été victimes de viols ou de tentatives de viols.

"Cela concerne des agissements de salariés sur d'autres salariés. Nous n'avons pas réalisé d'enquête sur les bénéficiaires de nos programmes d'aide. Mais j'étais extrêmement inquiète de ces résultats", a révélé Helen Evans sur Channel 4.

Comportements inappropriés sur mineurs

Dans un autre cas, une agression d'un mineur par un adulte commise dans un magasin a donné lieu à des poursuites, a-t-elle révélé. Selon Channel 4, cinq cas de "comportements inappropriés" par des adultes sur des mineurs ont été relevés par Oxfam en 2012/2013, et sept l'année suivante.

Une réunion prévue pour soulever ces sujets avait finalement été annulée, Mark Goldring, le directeur général de l'ONG, estimant qu'il n'y avait "rien à ajouter" au rapport établi par Helen Evans. Cette dernière a aussi fait part de ses difficultés à obtenir plus de ressources pour mener à bien ces enquêtes.

Pas de démission pour le directeur général

Interrogé par la chaîne, Mark Goldring s'est excusé de n'avoir "pas agi assez rapidement". Mais il a assuré avoir pris la question "au sérieux". "Nous avons répondu de différentes manières: par la vérification des faits, par la formation, par le développement d'une ligne d'assistance téléphonique", a-t-il affirmé.

Il a exclu de quitter ses fonctions, sauf si le conseil d'administration devait lui en faire la demande. Lundi, la directrice générale adjointe de l'ONG, Penny Lawrence, a démissionné, après des révélations sur le recours à des prostituées et de potentiels abus sexuels par certains de ses agents en mission à Haïti et au Tchad.

La Commission caritative, organisme qui contrôle les organisations humanitaires au Royaume-Uni, a lancé lundi une enquête sur Oxfam, pour déterminer la réalité des agressions commises en Haïti et la réaction de la direction. Elle suspecte l'ONG de n'avoir pas "divulgué complètement en 2011 des détails importants concernant ces allégations et sur sa gestion des incidents".

M. F. avec AFP