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Mali

Mali: le chef de l'ONU appelle l'armée et ses soutiens étrangers à respecter les droits humains

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le 28 février 2022

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, à la tribune de l'Assemblée générale des Nations unies, le 28 février 2022 - Kena Betancur © 2019 AFP

"Je souligne le devoir de l'Etat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour veiller à ce que ses opérations militaires soient menées dans le respect de ses obligations internationales", dit ce jeudi Antonio Guterres.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, appelle dans un rapport remis cette semaine au Conseil de sécurité l'armée du Mali et ses "partenaires bilatéraux" à respecter lors des opérations antiterroristes leurs "obligations internationales".

"Je souligne le devoir de l'Etat de faire tout ce qui est en son pouvoir pour favoriser la responsabilisation et veiller à ce que ses opérations militaires, y compris celles menées avec ses partenaires bilatéraux, soient menées dans le respect de ses obligations internationales", indique-t-il dans ce document confidentiel obtenu jeudi par l'AFP.

Bamako dément recourir aux mercenaires de Wagner

En utilisant le terme de "partenaires bilatéraux", le chef de l'ONU vise implicitement les paramilitaires russes de la société Wagner, réputée proche du Kremlin et déployée depuis plusieurs mois au Mali. Son rapport est le premier remis au Conseil de sécurité depuis l'annonce à la mi-février du retrait des missions militaires française Barkhane et européenne Takuba.

Bamako dément recourir aux mercenaires de Wagner, n'admettant qu'un déploiement "d'instructeurs" russes en application d'un accord de coopération bilatéral conclu avec Moscou.

Au Mali, "la situation des droits de l'homme est restée précaire, principalement en raison d'attaques délibérées et généralisées contre des civils par des groupes armés présumés extrémistes. Dans certains cas, les opérations antiterroristes ont également eu des conséquences désastreuses pour la population civile, en particulier dans le centre du Mali", indique toutefois Antonio Guterres dans son rapport.

"Certaines des opérations menées par les forces de sécurité nationales pour contrer les activités violentes de ces groupes extrémistes - apparemment aux côtés de membres du personnel de sécurité étranger - ont fait l'objet d'allégations de graves violations des droits humains", affirme-t-il.

Les Nations unies disposent au Mali d'une mission de Casques bleus (Minusma), dont le mandat est renouvelé chaque année en juin et qui comptait au 15 mars 12.266 militaires et 1.720 policiers.

Par A.G avec AFP