BFMTV
Egypte

Egypte : la tension est retombée, pas la contestation

Les manifestants réunis vendredi au Caire devant le palais présidentiel

Les manifestants réunis vendredi au Caire devant le palais présidentiel - -

L'opposition réclame le retrait d'un décret par lequel le président élu s'est octroyé il y a deux semaines des prérogatives s'apparentant à des pleins pouvoirs et demande le report du referendum sur la Constitution.

Le calme est revenu samedi matin aux abords du palais présidentiel au Caire, cerné la veille par une foule manifestant contre le chef de l'Etat, Mohamed Morsi. Pour autant, la grave crise politique qui divise le pays devrait persister malgré le possible report d'un référendum décrié par l'opposition.

Vendredi, plus de 10.000 opposants au président islamiste Mohamed Morsi s'étaient massés devant la présidence. Nombre d'entre eux étaient parvenu à franchir les barbelés pour s'approcher sans incident des murs du complexe présidentiel, sans toutefois y pénétrer.

Via un communiqué samedi matin, l'armée, très influente en Egypte s'es dite favorable au "dialogue" pour résoudre la crise. Faute de dialogue "nous emprunterions un sentier obscur qui déboucherait sur un désastre. Nous ne saurions le permettre", souligne le porte-parole des forces armées. Il s'agit de la première réaction officielle de l'armée aux troubles.

Les manifestants ont lancé des slogans appelant Mohamed Morsi à "dégager", et le traitant de "mouton" aux ordres des Frères musulmans, le puissant mouvement dont il est issu.

Une Constitution décriée

L'opposition réclame le retrait d'un décret par lequel le président élu s'est octroyé il y a deux semaines des prérogatives s'apparentant à des pleins pouvoirs, les plaçant au dessus de tout contrôle par la justice.

Elle dénonce également un référendum programmé pour le 15 décembre sur un projet de Constitution, accusé d'ouvrir la voie à une islamisation accrue de la législation et de manquer de garanties pour les libertés, notamment d'expression et de religion.

L'une des figures de proue de l'opposition, Mohammed ElBaradei a rappelé vendredi soir que les demandes des adversaires de Mohamed Morsi portaient, outre le report du référendum, sur le retrait du décret lui accordant des pouvoirs élargis.

S.A. avec AFP