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Crash du Sinaï: la théorie du complot occidental brandie par les médias égyptiens

Des débris de l'avion qui s'est disloqué en plein vol, samedi, au-dessus du Sinaï.

Des débris de l'avion qui s'est disloqué en plein vol, samedi, au-dessus du Sinaï. - Khaled Desouki - AFP

Les médias égyptiens critiquaient vivement ce mardi les pays occidentaux qui privilégient la thèse de l’attentat dans le crash de l’avion russe. Une hypothèse destinée selon eux à nuire à l’Egypte et à la Russie.

Certains médias égyptiens n’hésitent plus à parler de "complot" occidental. Ce mardi dans la presse égyptienne, de nombreuses unes dénonçaient l’empressement des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne à évoquer la thèse de l’attentat terroriste, dans le crash de l’avion russe fin octobre dans le désert du Sinaï.

Le quotidien Al-Ahram y voit "un complot", "une tentative flagrante de punir l’Egypte économiquement et financièrement pour son ouverture à la Russie". Même constat pour le journal Al-Akhbar, qui estime dans son éditorial que la thèse de l’attentat est "une question politique et économique en premier lieu visant à se venger de l’Egypte et de la Russie".

Une idée de "vengeance" partagée par une large partie des médias égyptiens qui mettent en avant les récentes visites en Russie du président Abdel Fattah al-Sissi pour rencontrer Vladimir Poutine.

Le tourisme menacé en Egypte

Peu après le crash, Barack Obama avait évoqué la "possibilité" d’une bombe à bord de l’avion. Ce mardi, le ministre britannique des Affaires étrangères assure qu’il y a "une forte probabilité que l’EI soit impliqué". La branche égyptienne de l’organisation Etat islamique avait peu après le drame revendiqué être à l’origine du crash. En Egypte, les autorités rappellent qu’aucune conclusion ne peut être tirée avant la fin de l’enquête qui promet d'être "longue". 

Le Caire a également critiqué la décision de Londres de rapatrier près de 20.000 Britanniques présents à Charm el-Cheikh. Depuis le drame d’ailleurs, la station balnéaire se vide de ses touristes et l’Egypte tente de les retenir. 

La Russie n'exclut pas la thèse terroriste

Une grande partie de la presse égyptienne, publique comme privée, diffuse des reportages sur des touristes se disant ravis de rester à Charm el-Cheikh. Un reportage sur les stations balnéaires de la mer Rouge publié par Al-Akhbar souligne ainsi que "l'Egypte est sûre et (que) les touristes n'arrêteront pas de la visiter". "20.000 Russes travaillent à Hourghada", affirme-t-il.

Mais plus d’une semaine après le crash, la Russie a déjà rapatrié 80.000 touristes et interdit tout vol commercial à destination de l’Egypte. Lundi, le Premier ministre Dimitri Medvedev a à son tour admis la "possibilité d’un acte terroriste". Depuis son engagement en Syrie aux côtés de Bachar al-Assad, la Russie est devenue la cible prioritaire du groupe Etat islamique.

C. B avec AFP