BFMTV
Afrique

Crash en Egypte: Charm el-Cheikh se vide de ses touristes

La plage de Naama, à Charm el-Cheikh, en novembre 2009.

La plage de Naama, à Charm el-Cheikh, en novembre 2009. - Marc Ryckaert - Wikimedia Commons

La France "déconseille" à ses ressortissants d'aller à Charm el-Cheikh, dans la péninsule égyptienne du Sinaï d'où est parti l'avion russe victime d'un crash, samedi.  De plus en plus de compagnies aériennes annulent leurs vols vers la station balnéaire et organisent le rapatriement des touristes étrangers.

Petit à petit, la station balnéaire de Charm el-Cheikh de l'est du Sinaï se vide de ses touristes. Alors que Londres, qui attribue le crash de l'avion russe samedi dans le Sinaï à une "possible" bombe, prépare le rapatriement des touristes britanniques, la France "déconseille" à ses ressortissants de se rendre là-bas, sauf "raison impérative, notamment professionnelle", peut-on lire sur les conseils aux voyageurs publiés jeudi sur le site du Quai d'Orsay.

En l'espèce, la mesure du Quai d'Orsay, a été décidée "par mesure de précaution tant que les résultats de l'enquête ne sont pas connus", et reste de faible portée, le nombre de Français de passage à Charm el-Cheikh et Taba n'étant estimé qu'à quelques dizaines. Jusqu'à présent, Paris ne demandait à ses ressortissants se rendant dans les deux villes que d'observer une "vigilance renforcée".

Les compagnies aériennes EasyJet et Monarch ont annoncé jeudi prévoir respectivement dix et cinq vols pour vendredi depuis Charm el-Cheikh afin de rapatrier une partie des touristes bloqués sur place depuis l'interruption des vols décidée par le gouvernement britannique.

Des vacanciers belges ramenés en avion

La compagnie aérienne belge Jetair a annoncé jeudi qu'elle allait effectuer d'ici dimanche trois vols à vide pour ramener des clients en Belgique depuis Charm el-Cheikh, mais sans aucun bagage en soute.

"Tous les passagers normalement prévus sur les vols de retour embarqueront pour revenir en Belgique", a indiqué la compagnie, qui avait reporté un vol prévu jeudi matin vers la station balnéaire afin "d'évaluer et analyser la situation".

Trois vols sont prévus entre Charm el-Cheikh et Bruxelles, vendredi, samedi et dimanche. A l'aller, "aucun passager n'embarquera sur ces vols", a précisé Jetair dans un communiqué.

Aucun bagage en soute "par sécurité"

Mais par "mesure de sécurité exceptionnelle", les passagers qui embarqueront à l'aéroport de Charm el-Cheikh ne pourront toutefois emporter aucun bagage en soute, et leur bagage à main "sera soumis à un contrôle de sécurité supplémentaire", a ajouté la compagnie.

"Nous n'avons pas encore reçu de garanties solides de l'aéroport de Charm el-Cheikh que le contrôle et le traitement des bagages excluent tout risque pour la sécurité", a-t-elle expliqué, promettant de faire "tout ce qui est en son pouvoir" pour ramener rapidement en Belgique les bagages prévus pour aller en soute.

Un autre tour-opérateur belge, Thomas Cook, maintient pour l'instant ses vols et un appareil a décollé de Bruxelles jeudi vers 9 heures françaises, alors que le ministère des Affaires étrangères belge ne déconseille pas les voyages vers Charm el-Cheikh à ce stade, contrairement à la Grande-Bretagne et l'Irlande. 

Les compagnies aériennes réagissent différemment

Dans l'attente d'instructions officielles, les compagnies aériennes ont adopté des positions très différentes sur leur choix ou non de desservir l'aéroport de Charm el-Cheikh. Le géant allemand de l'aviation Lufthansa a annoncé jeudi l'interruption "par précaution" des vols du groupe à destination de la station balnéaire égyptienne.

Il s'agit de deux vols hebdomadaires exploités par les compagnies Edelweiss et Eurowings, filiales de Lufthansa, selon un communiqué du groupe. Cette dernière, qui a annoncé jeudi l'interruption par précaution d'une partie de ses vols, va organiser avec le ministère allemand des Affaires étrangères le rapatriement de ses clients bloqués en Egypte.

La compagnie turque Turkish Airlines, qui annonçait en début d'après-midi la poursuite de ses liaisons avec la station balnéaire égyptienne, a finalement décidé d'annuler deux vols dans la soirée, sans plus de précisions pour les vols prévus vendredi et les jours qui suivent.

Londres et Washington penchent vers la thèse de la bombe

Londres et Washington jugent probable qu'une bombe soit à l'origine du crash de l'avion russe dans le désert du Sinaï, samedi en Egypte, dans lequel 224 personnes sont mortes. La Maison Blanche a toutefois affirmé jeudi qu'elle n'avait pas encore déterminé la cause du crash d'un avion russe dans le Sinaï égyptien tout en insistant sur le fait que la piste terroriste ne pouvait être écartée. 

Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) a réaffirmé mercredi être à l'origine du drame. Mais cinq jours après la catastrophe aérienne, les causes du crash de l'Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet, peu après son décollage de Charm el-Cheikh, ne sont pas officiellement établies.

Le Kremlin a d'ailleurs qualifié jeudi de "spéculations" les différentes hypothèses émises autour du crash. Jetair précise qu'elle décidera d'assurer les prochains vols - le premier est prévu le 12 novembre - "en fonction des garanties que nous avons demandées aux autorités et à l'aéroport en ce qui concerne le screening des bagages de soute et le traitement de nos vols".

C. P. avec AFP