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Centrafrique: la France prête à envoyer 800 soldats supplémentaires

Des soldats de la Misca, à Bangui, le 7 octobre 2013.

Des soldats de la Misca, à Bangui, le 7 octobre 2013. - -

La France est prête à envoyer en Centrafrique 800 soldats supplémentaires, alors que la capitale centrafricaine Bangui, sous couvre-feu, vit toujours dans la crainte de violences inter-religieuses.

Au moment où la Centrafrique, livrée au chaos, attend une résolution de l'ONU, le Premier ministre centrafricain Nicolas Tiangaye a annoncé que Paris était prêt à envoyer ses soldats après un vote du Conseil de Sécurité.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius "a parlé de l'envoi de 800 hommes pour l'instant, qui s'ajouteraient aux 410 déjà présents", a déclaré Nicolas Tiangaye à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie française à Paris. Il a précisé que "le rôle de la France sera d'appuyer les forces de la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique) en termes militaires, logistique et d'assistance technique".

"Tout cela va se faire vers la mi-décembre, après le vote d'une résolution au Conseil de sécurité" de l'ONU, a estimé Nicolas Tiangaye.

"Le pays est au bord du génocide"

Jeudi, le président François Hollande avait évoqué une augmentation "sensible" du contingent français en Centrafrique où, avait-il dit, la situaiton est "extrêment grave", sans toutefois préciser l'ampleur du renfort envisagé ou un calendrier.

"Le pays est au bord du génocide (...). Aujourd'hui c'est le désordre absolu, vous avez sept chirurgiens pour 5 millions d'habitants, une mortalité infantile dans certains coins du pays de 25%, un million et demi de personnes qui n'ont rien, même pas à manger, et des bandes armées, des bandits, etc.", avait déclaré Laurent Fabius, le 21 novembre dernier.

Il faut agir vite, avait-t-il ajouté, comme l'avait dit la veille le président François Hollande dénonçant les exactions commises dans plusieurs régions du pays. Laurent Fabius avait estimé que "malheureusement", il y avait un risque que le pays devienne un sanctuaire terroriste.

"Crimes contre l'humanité"

L'ONU, qui s'inquiète de voir la Centrafrique devenir le "théâtre d'un génocide", a entamé lundi des discussions consacrées à la crise, après l'appel de son secrétaire général Ban Ki-moon à envoyer 6.000 Casques bleus, et ceux de Paris et de Washington pressant la communauté internationale d'intervenir sans délai.

Selon le Premier ministre centrafricain, la mise en place d'"une force de maintien de la paix de l'ONU va prendre du temps". "Dans l'immédiat, il faut un mandat sous le chapitre 7 de la charte (de l'ONU, qui autorise le recours à la force) permettant à la Misca et à la France de rétablir la sécurité sur tout le territoire et assurer la protection des populations civiles", a-t-il estimé.

"Il y a une insécurité généralisée", "de graves crimes de guerre et crimes contre l'humanité sont commis en Centrafrique", a-t-il insisté, estimant que "la France a les moyens, militaires, financiers et diplomatiques pour que son action soit efficace". La Centrafrique est en proie aux violences depuis le renversement, le 24 mars, du régime de François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, devenu depuis président.

M. R. avec AFP