Attentats de Ouagadougou: un blogueur africain avait prédit une attaque
Les attaques perpétrées vendredi soir à Ouagadougou étaient-elles prévisibles? Alors que le Burkina Faso avait jusqu'ici été épargné par le terrorisme qui sévit au Sahel, les attentats de vendredi contre des hôtels et restaurant de la capitale burkinabè fréquentés par les étrangers, qui ont fait 29 morts, avaient été prédits par un blogueur, rapporte Rue89.
"Le Burkina Faso n'est pas à l'abri des attaques terroristes"
Dès le 25 août 2015, ce blogueur, nommé Boukari Ouédraogo, avait écrit sur son blog "Le messager d'Afrique depuis Ouagadougou", une note aux accents prémonitoires au lendemain d'une attaque contre des gendarmes, dans un village de la région sahélienne, comme le souligne Rue89. "Cette situation doit interpeller la population et les autorités burkinabè. Le Burkina Faso n'est pas à l'abri des attaques terroristes".
Selon Boukari Ouédraogo, le pays, épargné jusqu'alors par le terrorisme, contrairement à ses voisins, le Mali et le Niger, représente un "terreau fertile pour le développement de groupes terroristes". Et d'expliquer que les jeunes burkinabès, très souvent sans emploi, peuvent être des cibles faciles pour le recrutement jihadiste.
"Le chômage conduit facilement les jeunes à accepter toutes sortes de propositions. Ils ne seront donc pas insensibles aux offres mirobolantes de groupes jihadistes. Boko Haram l'a prouvé. Ce groupe terroriste cherche à séduire les pauvres et généralement les personnes illettrées. Des jeunes qui se sentent exclus du système social puisque sans diplôme leur permettant d'espérer un emploi se laissent tenter par cette voie", écrit ainsi le blogueur. "Les groupes jihadistes l'ont prouvé. Ils savent vendre du rêve aux jeunes. Et pour des gens qui n'ont plus rien à perdre dans leur vie, rejoindre les groupes terroristes devient la voie du salut".
Plusieurs témoignages recueillis après l'attaque perpétrée vendredi par Aqmi à Ouagadougou font état d'assaillants au visage particulièrement juvénile. "C'était des enfants. J'ai eu l'impression que leurs tirs les faisaient reculer, tant leurs armes paraissaient lourdes pour eux", a ainsi rapporté un survivant.
Des forces de l'ordre dépassées?