VIDEO - Algérie: Bouteflika va voter en fauteuil roulant

Abdelaziz Bouteflika a fait jeudi sa première apparition en publique depuis mai 2012.

Le candidat fantôme Abdelaziz Bouteflika continuait de jouer à cache-cache avec les caméras jeudi, jour de vote pour l'élection présidentielle en Algérie.

Le président candidat à sa réélection est apparu en fauteuil roulant à la télévision nationale entouré de deux de ses frères, dont Saïd, son conseiller spécial à qui l'on prête d'immenses pouvoirs, et d'un jeune neveu.

Il est resté 4 minutes dans le bureau de vote et n'a fait aucune déclaration. Et il s'est contenté de répondre à un journaliste qu'il se sentait bien, mais ses gestes semblaient poussifs.

Il s'agissait de sa première apparition publique depuis mai 2012.

Des incidents

Des incidents ont émaillé jeudi l'élection présidentielle en Algérie notamment à Bouira, au sud-est d'Alger, où des heurts entre gendarmes et habitants hostiles au vote, ont fait une quarantaine de blessés.

A Alger, les policiers, déployés massivement, ont interpellé d'une manière musclée un groupe de cinq personnes qui scandaient des slogans hostiles au pouvoir.

La presse contrôlée

Si beaucoup de journalistes étrangers ont rencontré des difficultés pour obtenir un visa et covrir l'élections, ceux qui étaient présents (notamment BFMTV) n'ont pas pu filmer librement Abdelaziz Bouteflika dans le bureau de vote. La prise de son leur était interdite et les téléphones portables étaient brouillés.

Ceci n'a rien de surprenant: les apparitions d'Abdelaziz Bouteflika sont extrêmement contrôlées. Agé de 77 ans et malade depuis 10 ans, il n'est plus apparu en public depuis deux ans et s'est défaussé le week-end dernier. Annoncé au dernier grand meeting de sa campagne, Abdelaziz Bouteflika n'est finalement pas venu. Ceci ne devrait pas l'empêcher d'être réélu, dès le premier tour, jeudi soir.

Des images montées

Ces dernières semaines, des images de la télévision d'Etat l'ont montré au côté de diplomates étrangers comme le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, début avril, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo et l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi.

Sur ces images on le voit debout puis assis, mais le montage ne permet pas de savoir s'il a pu se mouvoir tout seul. On se souvient aussi l'avoir entendu murmurer, lors du dépôt de sa candidature le 3 mars dernier.

Retrouvez le Grand Angle de BFMTV: Bouteflika l'invisible

Karine Lambin avec François-Xavier Ménage