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Prise d'otages au Kenya: qui sont ces jihadistes occidentaux?

Un jihadiste américain, dans une vidéo postée sur YouTube.

Un jihadiste américain, dans une vidéo postée sur YouTube. - -

Le commando armé responsable de la tuerie à Nairobi, issu de la mouvance terroriste des Shebabs somaliens, pourrait être composé de résidents occidentaux, et notamment d'Américains. Qui sont ces jeunes combattants? Décryptage.

Y a-t-il des résidents occidentaux parmi les assaillants shebabs qui retiennent encore en otage des civils à Nairobi, au Kenya? La réponse se précise au fur et à mesure que les heures s'écoulent. Mardi, la ministre kényane des Affaires étrangères Amina Mohamed a confirmé sur la chaîne américaine PBS la présence "de deux ou trois Américains et d'une Britannique" au sein du commando armé.

La femme britannique a déjà commis des actes terroristes similaires " à de nombreuses reprises", a précisé la ministre. Selon la presse anglo-saxonne, il pourrait s'agir de Samantha Lewthwaite, veuve d'un des kamikazes des attentats de Londres en 2005, et convertie à un islam radical. Son surnom? La "Veuve blanche".

Quant aux Américains, "ce sont des jeunes hommes entre 18 et 19 ans, d'origine somalienne ou arabe, mais qui vivaient aux Etats-Unis, notamment dans le Minnesota", a ajouté la ministre.

Les passeports étrangers, un "bien précieux"

L'existence d'une filière de recrutement jihadiste au Minnesota est loin d'être inconnue des services secrets. Selon le FBI, une vingtaine d’Américains auraient quitté cet Etat, où vit une importante communauté somalienne, pour partir combattre dans leur pays d'origine.

"Depuis vingt ans d'anarchie et de conflit en Somalie, il y a d'importantes communautés de réfugiés à l'étranger, notamment au nord des Etats-Unis, en Scandinavie et en Grande-Bretagne", confirme sur BFMTV Arnaud Danjean, député européen et ancien membre de la DGSE (le contre-espionnage français).

"Or, on sait que les Shebabs, dans leur stratégie internationaliste, cherchent de plus en plus à enrôler des Somaliens qui disposent de passeports étrangers, et notamment occidentaux, qui leur permettent de voyager sans visa dans de nombreux pays. Il est évidemment très intéressant pour eux d'avoir des combattants mobiles qui peuvent se déplacer sans éveiller les soupçons", poursuit le député.

"Ce n’est pas par idéologie. Il s’agit de recruter un jeune homme qui est perdu. Ils lui prennent la main, l’emmènent à la mosquée, ils l’éduquent, ils l’endoctrinent", dénonce pour sa part Abdirizak Bihi, leader de la communauté somalienne basée dans le Minnesota. Et ce voyage vers le jihad est généralement sans retour. Car selon les leaders, toute fuite entraîne une exécution.

Alexandra Gonzalez avec Mariam Pirzadeh