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Afrique du Sud

Oscar Pistorius: le procès reprend après expertise psychiatrique

Oscar Pistorius au tribunal de Pretoria, le 30 mai 2014.

Oscar Pistorius au tribunal de Pretoria, le 30 mai 2014. - -

Le champion paralympique, dont la défense assure qu'il souffrirait d'un trouble anxieux généralisé depuis son enfance, a subi un mois de tests psychiatriques. Le résultat de l'expertise pourrait modifier radicalement le cours du procès, qui reprend ce lundi.

Le champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius, accusé du meurtre de sa petite amie Reeva Steenkamp, revient lundi 30 juin devant un tribunal de Pretoria après un mois d'examens psychiatriques destinés à vérifier s'il était pénalement responsable au moment des faits.

Jugé depuis le 3 mars, le sportif double amputé, mondialement connu pour sa participation aux Jeux olympiques de Londres 2012 avec les valides, est passible de la prison à vie, soit 25 ans de réclusion incompressible.

Il plaide non coupable depuis le début du procès, ajourné à plusieurs reprises pour divers motifs.

La dernière audience remonte au 20 mai, quand la juge sud-africaine Thokozile Masipa, à la demande de l'accusation, avait désigné trois psychiatres et un psychologue pour évaluer la santé mentale du jeune homme et vérifier si, au moment du crime, il souffrait d'un trouble qui aurait pu le rendre pénalement irresponsable de son acte.

Un mois de tests psychiatriques

Oscar Pistorius, 27 ans, n'a pas été placé en observation permanente, mais a dû subir un mois de tests à l'hôpital psychiatrique Weskoppies à Pretoria.

Les conclusions écrites des quatre cliniciens doivent atterrir lundi sur les bureaux du juge, du parquet et de la défense du champion. L'audience doit reprendre ce lundi à 9h30.

"Nous sommes prêts pour poursuivre la semaine prochaine et la suivante", a déclaré une source proche du parquet.

Un contretemps de procédure n'est cependant pas à exclure, l'un des psychiatres ayant fait un malaise cardiaque jeudi soir.

Le résultat de cette expertise psychiatrique pourrait modifier radicalement le cours d'un procès très médiatisé.

Interrogé par l'AFP, Brian Weber, un des avocats de Pistorius, n'a pas voulu dire comment s'étaient passés les tests, confirmant seulement que le sportif avait honoré tous ses rendez-vous. "Je n'ai pas à m'exprimer là-dessus, c'est du ressort de la vie privée", a-t-il dit.

"Un problème psychiatrique peut servir de circonstances atténuantes"

"S'ils [les experts] n'ont rien de trouvé de particulier, le procès continuera comme si de rien n'était", estime Sean Kaliski, un expert psychiatre du Cap. "S'ils diagnostiquent un problème psychiatrique, cela peut servir de circonstances atténuantes, mais si c'est sérieux, c'est l'internement en hôpital psychiatrique pour une durée indéfinie".

Selon lui, il serait surprenant que le trouble anxieux généralisé puisse être retenu comme un facteur de réduction de la peine, à l'instar de maladies graves comme la schizophrénie. Ce serait une première mondiale.

Pistorius, 27 ans, connaissait Reeva Steenkamp depuis trois mois quand il l'a abattue chez lui le 14 février 2013, aux premières heures de la Saint-Valentin. Accusé de l'avoir tuée après une dispute, Pistorius affirme qu'il se croyait attaqué par un cambrioleur quand il a tiré quatre coups de feu sur la porte des WC de la salle de bains de sa chambre.

Trouble anxieux généralisé

Il n'a jamais lui-même soulevé le problème de son éventuelle irresponsabilité pénale ou d'un quelconque trouble psychique. Lors de son interrogatoire à la barre en avril, le sportif vedette avait déclaré "n'avoir pas eu le temps de réfléchir" et avoir tiré "par accident". "Je n'avais pas l'intention de tuer Reeva, ni personne d'autre", avait-il affirmé.

Pour compléter cette description d'un état de confusion mentale apparente, une psychologue citée par sa défense, Merryll Vorster, a affirmé que Pistorius, qui vivait constamment armé, souffrait d'un trouble anxieux généralisé depuis son enfance.

L'accusation soutient que le sportif ne vivait pas dans la peur permanente de l'insécurité ou de l'agression mais qu'il avait développé une personnalité égocentrique avec une propension à se montrer instable, dominateur et fuyant en permanence ses responsabilités.

V.R. avec AFP