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Accord sur un pacte pour ralentir le réchauffement climatique

Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères. Les quelque 200 délégations participant à la conférence sur le réchauffement climatique à Durban ont adopté dimanche un pacte qui pour la première fois oblige les plus gros pollueurs

Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères. Les quelque 200 délégations participant à la conférence sur le réchauffement climatique à Durban ont adopté dimanche un pacte qui pour la première fois oblige les plus gros pollueurs - -

par Jon Herskovitz et Nina Chestney DURBAN (Reuters) - Les quelque 200 délégations participant à la conférence sur le réchauffement climatique ont...

par Jon Herskovitz et Nina Chestney

DURBAN (Reuters) - Les quelque 200 délégations participant à la conférence sur le réchauffement climatique ont adopté dimanche un pacte qui pour la première fois oblige les plus gros pollueurs à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Cet accord intervient après des années de négociations infructueuses pour imposer une législation contraignante visant les grands pays émergents comme la Chine et l'Inde, mais également les pays riches comme les Etats-Unis.

Au terme de deux semaines de débats souvent tendus, les participants à cette conférence de l'Onu sont également parvenus à s'entendre sur une extension du protocole de Kyoto, premier cadre juridiquement contraignant de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La première phase d'engagement du protocole qui impose aux pays développés de réduire leurs émissions de CO2 expire fin 2012. Les Etats-Unis n'ont jamais ratifié leur engagement.

Le calendrier de la deuxième phase d'engagement devrait être déterminé l'année prochaine. Est également créé un Fonds vert pour le climat destiné à aider les pays pauvres à faire face au réchauffement climatique.

"Nous sommes venus ici avec un plan A et nous avons conclu cette conférence avec un plan A pour sauver une planète pour l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants", a commenté Maite Nkoana-Mashabane, ministre sud-africaine des Affaires étrangères.

"Nous avons écrit l'histoire", a-t-elle ajouté en conclusion de ce sommet organisé depuis le 28 novembre et qui a été prolongé de deux jours en raison de divergences sur la formulation de l'accord.

"Je suis soulagée que nous ayons obtenu ce que nous étions venus chercher", a déclaré le représentant brésilien Luiz Alberto Figueiredo.

"Il s'agit d'un résultat solide, un excellent texte sur une nouvelle phase du combat international contre le changement climatique. Cela établit clairement des mesures", a-t-il ajouté.

"Nous avons eu d'intenses discussions. Nous n'étions pas favorables à une reprise du texte mais compte tenu de la souplesse et de la bonne volonté affichée par tous, nous avons fait preuve de souplesse", a dit Jayanthi Natarajan, ministre indien de l'Environnement.

VICTOIRE DE LA DIPLOMATIE EUROPÉENNE

Les représentants de l'Union européenne considèrent cet accord comme un succès puisqu'ils ont rallié les soutiens leur objectif de conclure un nouveau traité climatique en 2015 au plus tard, pour une entrée en vigueur en 2020.

L'UE a également réussi à convaincre les trois plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (Etats-Unis, Chine et Inde) "à s'engager sur une feuille de route qui garantit un accord mondial", selon les mots de Chris Huhne, secrétaire britannique à l'Energie et au Climat.

Il s'agit d'une "grande victoire pour la diplomatie européenne", a-t-il jugé.

"Nous pensons que nous avons eu la bonne stratégie et cela a marché", a commenté la commissaire européenne pour le Climat, Connie Hedegaard. "L'essentiel est que toutes les grandes économies, toutes les parties en présence se sont légalement engagées sur l'avenir et c'est pour cela que nous étions venus", a-t-elle ajouté.

Toutefois, les spécialistes de l'environnement et les petits Etats insulaires ont jugé que cet accord n'allait pas assez loin.

Les négociateurs avaient stoppé les pendules vendredi soir pour tenter d'arracher un accord sur un plan de lutte contre le réchauffement climatique et éviter que la conférence de l'Onu se solde par un nouvel échec, deux ans après l'accord a minima de Copenhague et douze mois après le résultat insatisfaisant de Cancun.

Le point central des désaccords reposait sur les moyens nécessaires pour rendre ce futur traité juridiquement contraignant.

La première version des conclusions de la conférence de Durban évoquait un simple "cadre légal", ce qui selon ses détracteurs n'engageait personne à quoi que ce soit.

Agnieszka Flak, Pierre Sérisier pour le service français