Grâce à la Bourse et l'immobilier, le patrimoine des ménages a bondi en 2021

L'an passé, le patrimoine brut des ménages a progressé de 7,5% pour atteindre 16.530 milliards d'euros.

L'envolée des prix immobiliers, et dans une moindre mesure celle de la Bourse, ont fait bondir le patrimoine total des ménages l'an dernier. C'est ce qui ressort de la dernière enquête sur le patrimoine économique national publié par l'Insee ce mercredi. Globalement, le patrimoine brut (hors dettes) des ménages* a atteint 16.530 milliards d'euros fin 2021, soit une progression de 7,5% sur un an (contre +6,3% entre 2019 et 2020). Une accélération très nette par rapport à la hausse moyenne observée sur la période 2009-2019 (+3,4% par an).

Dans le détail, la pierre au sens large pèse 9068 milliards d'euros pour les ménages. Soit 55% de leurs actifs. L'Insee distingue ici les logements (4228 milliards d'euros) et autres bâtiments (175 milliards d'euros) des terrains bâtis (4665 milliards d'euros). Et c'est essentiellement le prix estimé du foncier qui explose. Alors que la partie immobilière du patrimoine des ménages augmente de 7,8% entre fin 2020 et fin 2021, "cette dynamique est principalement le fait des terrains bâtis (+12,0% après +10,8%), tandis que la valeur des logements (hors terrains) croît plus modérément (+3,7% sur les deux dernières années)", souligne l'institut.

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Ruée sur les maisons

Cette évolution est en ligne avec la flambée des prix de l'immobilier l'an passé. Dans l'ancien, les prix des logements en France ont bondi de 7,1% entre la quatrième trimestre 2020 et le quatrième trimestre 2021, selon les données des notaires. Après le premier confinement en 2020, et alors que les taux des crédits immobiliers battaient encore des records à la baisse, les ménages ont multiplié les projets immobiliers. On a d'ailleurs observé une ruée sur les maisons et une nouvelle attractivité des villes moyennes.

Mais la remontée spectaculaire de la Bourse a également profité aux ménages qui détiennent des titres financiers. Les actions et parts de fonds d'investissement atteignaient 1891 milliards d'euros fin 2021 (+13,3% sur un an, contre seulement +1,8% entre 2019 et 2020). A titre de comparaison, l'indice CAC 40 avait affiché une envolée de 29% en 2021, sa meilleure performance depuis 1999 et sa 6ème plus forte hausse depuis sa création.

Autre élément de poids dans le patrimoine des ménages: l'assurance-vie. Elle pesait 2161 milliards d'euros fin décembre dernier. L'augmentation de ce montant est néanmoins relativement faible (+1,2% sur un an) car, avec les taux bas de l'an passé, les performances de ces placements étaient nettement moins intéressantes que d'autres classes d'actifs.

Une épargne en cash qui progresse moins rapidement

"L’encours en numéraire et dépôts décélère (+6,4% après +9,9%): alors que les confinements de 2020 avaient entraîné une chute exceptionnelle de la consommation et une accumulation d’épargne sur les comptes courants, la baisse d’intensité de la pandémie de Covid-19 se traduit par un retour progressif à la normale en 2021", précise par ailleurs l'Insee. Cette épargne en cash s'élevait ainsi à 1934 milliards d'euros fin 2021.

En face de ces actifs, les ménages affichent un passif de 1930 milliards d'euros (essentiellement des crédits pour 1665 milliards d'euros), en hausse de 4,2% par rapport à 2020. Ce qui ramène leur patrimoine net de dettes à 14.600 milliards d'euros. Un capital qui sera certainement davantage malmené en 2022, entre l'inflation, la hausse des taux et la chute des marchés actions qu'on observe depuis janvier.

*dans cette enquête, les ménages comprennent également les entrepreneurs individuels et les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM).

https://twitter.com/jl_delloro Jean-Louis Dell'Oro Rédacteur en chef adjoint BFM Éco