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"Prendre des fonciers qui n'ont plus de projet": le plan des bailleurs sociaux pour juguler la crise

L'Union sociale pour l'habitat a demandé "un plan de relance par le logement social".

L'Union sociale pour l'habitat (USH), confédération des bailleurs sociaux, a appelé de ses voeux "un plan de relance par le logement social", meilleur moyen selon elle de juguler la crise du logement. "Il nous semble qu'il faut acter un plan de relance par le logement social, pas un plan de relance pour mais par le logement social", a déclaré lors d'une conférence de presse la présidente de l'USH, Emmanuelle Cosse, appelant à "prendre des fonciers qui n'ont plus de projets" pour y construire du logement social.

Alsace Politiques du jeudi 22 février - Logement social : l'Alsace mauvaise élève ?
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Selon l'USH, 2,6 millions de ménages sont en attente d'un logement social, un record. "Ce ne sont pas 30.000 logements en trois ans qui vont relancer la machine", a abondé la directrice générale Marianne Louis, faisant référence aux "22 territoires" qui se sont engagés à construire 30.000 logements en trois ans, un dispositif annoncé par le Premier ministre, Gabriel Attal, lors de sa déclaration de politique générale.

"Pas mal de défaillances d'entreprises"

Le secteur "qui est à 82.000, ou 125.000 logements (construits) par an il y a quelques années, c'est le secteur HLM, c'est lui qui est le plus efficace dans la relance", a ajouté Marianne Louis. Au lendemain de l'annonce d'un déficit public plus élevé qu'attendu, Emmanuelle Cosse a, par ailleurs, rappelé qu'il y avait aujourd'hui "pas mal de défaillances d'entreprises", ce qui "aura évidemment un impact sur les chantiers".

"On attendait des réponses extrêmement fortes, mobilisatrices et on a eu un slogan de l'offre, de l'offre, de l'offre avec des annonces qui sont soit techniques, donc très faibles, soit des rumeurs très inquiétantes sur la baisse ou la suppression des APL (aides personnalisées au logement, NDLR)", a-t-elle encore déclaré près de deux mois après la nomination du libéral Guillaume Kasbarian au Logement.

Emmanuelle Cosse a également réaffirmé son opposition au projet de réforme de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), jugeant que le gouvernement était "à côté de la plaque". Adoptée en 2000, la loi SRU impose à certaines villes un quota de 20% ou 25% de logements sociaux d'ici à 2025. Gabriel Attal a promis de la réformer pour intégrer dans le décompte les logements locatifs intermédiaires (LLI), aux loyers et aux plafonds de revenus plus élevés que dans le logement social, afin d'aider les classes moyennes à se loger. "Le LLI s'adresse à la classe moyenne supérieure, qu'on ne nous dise pas que c'est avec ça qu'on va faire de la mixité sociale", a de nouveau critiqué Emmanuelle Cosse.

D.L. avec AFP