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Les agents immobiliers observent un net ralentissement du marché depuis cet été

L'année 2022 aura été divisée en deux grandes périodes: de janvier à juillet avec une forte demande, puis de juillet à décembre avec un ralentissement marqué.

Après deux années d'euphorie, le marché immobilier semble retrouver un rythme plus calme. 2022 a connu deux grandes périodes, constatent les professionnels du secteur. "Une première période, allant de janvier à juillet, marquée par une forte accélération avec une demande extrêmement soutenue ; puis l’apparition de premiers signes de ralentissement, tout particulièrement dans les grandes métropoles et les environnements ruraux", résume ainsi Laforêt.

Le groupe ajoute: "Sur le plan national, la demande de biens immobiliers anciens progresse de 1%, tandis qu’elle augmente de 3% dans la capitale et de 2% en Île-de-France. En régions, elle est en léger retrait, à -1 %. Dans le même temps, on observe une double tendance contradictoire au niveau national: tandis que la demande pour les appartements progresse (+2 %), elle recule pour les maisons (-4 %). (…) Du côté de l’offre, les chiffres sont à la hausse sur l’ensemble du territoire : +12% au national, +11% en régions, +25% à Paris et +14% en Île-de-France. (…) Le volume de transactions se stabilise à -4% au national".

La problématique des taux

De son côté, Century 21 précise que le ralentissement du marché à partir de l'été est lié à "une conjonction de plusieurs facteurs: l’évolution rapide des taux de crédit qui ont plus que doublé en un an (passant de 1,07% en moyenne en janvier à 2,25% en novembre). Parallèlement le taux d’usure, qui s’est ajusté avec retard, a rendu automatiquement inéligibles certains dossiers de crédit. Ainsi, dans le Réseau Century 21, le nombre de compromis annulés au motif de refus de prêt est passé de 3,2% en moyenne au 1er semestre 2022 à 6% au second".

Orpi, lui, observe deux tendances dans les grandes villes. "Dans certaines, l’envolée des prix depuis plusieurs années commence à ralentir et rééquilibre le rapport entre vendeurs et acquéreurs. À l’instar de Paris, pour qui les prix ont vraisemblablement atteint leur plafond de verre en 2022, faute d’acheteurs ayant les capacités financières de se projeter dans la capitale. Enregistrant une baisse des prix moyens de 3% depuis le début de l’année, les acheteurs sont de nouveau au rendez-vous, avec un nombre de compromis qui repart à la hausse. Nice, qui semble suivre la même tendance avec une augmentation moins importante de ses prix (+5%), enregistre une hausse du nombre de compromis de 7%".

Et le groupe poursuit: "A l’inverse, les prix de certaines villes comme Bordeaux (+6%) ou encore Strasbourg et Montpellier (+8% pour ces deux villes) freinent les envies immobilières des Français et voient leur nombre de compromis ralentir voire chuter à Bordeaux (-38%)".

3 départements tirent leur épingle du jeu

Idem dans les villes moyennes, deux tendances se sont dessinées. "Orpi observe des hausses significatives des prix et du nombre de compromis à Chambéry (+23% du prix au m², +18% de compromis), Caen (+27% du prix au m², +12% en compromis) ou encore à Perpignan (+17% du prix au m², +25% de compromis). Néanmoins, certaines villes moyennes voient leurs prix en augmentation tandis que le nombre de compromis baisse considérablement. C’est notamment le cas à Aix-en-Provence: +14% du prix au m², -55% en nombre de compromis ou encore à Orthez avec +20% des prix au m² et - 27% en nombre de compromis. (…) À Bourges, Orpi enregistre ainsi des baisses de l’ordre de 4% des prix au m² et de 10% en nombre de compromis, ainsi qu’à Clermont-Ferrand -11% au niveau des prix et -13% en nombre de compromis comme à Troyes avec -17% des prix au m² et -75% en volume de compromis".

Century 21 constate qu'à moins d’une heure de Paris en TGV, 3 départements ont le vent en poupe et enregistrent une hausse d’activité malgré une forte augmentation des prix. "Il s’agit de l’Indre-et-Loire (le prix moyen au m² fait un bond de +10,1% pour les maisons et de +15,5% pour les appartements), le Loiret (l’activité est en hausse de +4,1% malgré des prix qui croissent considérablement: +10,3% pour le segment des maisons et +8,6% pour celui des appartements) et l’Eure-et-Loir (le nombre de transactions a augmenté de +7,6% par rapport à 2021, alors même que les prix s’envolent: +9,3% pour les maisons et +8,8% pour les appartements). Dans ce département, Chartres située à 1h de TGV se distingue avec un nombre de transactions en hausse de +23,1% et des prix en nette accélération: +15,6% pour les maisons et +9,7% pour les appartements".

https://twitter.com/DianeLacaze Diane Lacaze Journaliste BFM Éco