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Traversée de la Manche: 90 migrants secourus au large du Pas-de-Calais

Cette photo aérienne prise le 16 septembre 2023 depuis un avion de la police française aux frontières (PAF) montre des migrants à bord d'un canot utilisé pour le trafic illicite alors qu'ils tentent de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne depuis une plage du Touquet, nord de la France.

Cette photo aérienne prise le 16 septembre 2023 depuis un avion de la police française aux frontières (PAF) montre des migrants à bord d'un canot utilisé pour le trafic illicite alors qu'ils tentent de traverser la Manche vers la Grande-Bretagne depuis une plage du Touquet, nord de la France. - Sameer Al-DOUMY / AFP

Ce mercredi, les tentatives de traversée de la Manche ont été nombreuses. En plus des 58 personnes secourues au large d'Équihen et des deux personnes retrouvées mortes, la préfecture maritime indique que 90 autres migrants ont été secourus dans la journée.

Les conditions climatiques étaient plus clémentes ce mercredi 22 novembre dans le Pas-de-Calais et les tentatives de traversée de la Manche pour rejoindre l'Angleterre ont été très nombreuses.

En conséquence, le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (CROSS) Gris-Nez a mené trois opérations de sauvetage liées à des embarcations de migrants en difficulté dans le détroit du Pas-de-Calais, explique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord dans un communiqué publié mercredi.

Une embarcation victime de plusieurs pannes moteur

Dans la matinée, une première embarcation de migrants en panne moteur au large de Merlimont a nécessité l'assistance de la Marine Nationale pour secourir 15 personnes. Le moteur ayant finalement été réparé "par les migrants encore à bord", "ces derniers ont alors refusé d'être secourus" par le BH Borda, le bateau de la marine nationale.

"Compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'Etat (chute à la mer, choc thermique, trauma divers) il a été décidé de les laisser poursuivre leur route", note la préfecture maritime.

Néanmoins le BH Borda est resté à proximité de l'embarcation pour "assurer une surveillance lors de sa navigation", notamment car la météo s'annonçait plus compliquée dans l'après-midi.

Finalement en fin d'après-midi, cette même embarcation est à nouveau tombée en panne, au milieu du détroit. Des moyens britanniques étaient également présents à proximité.

Le navire français a alors secouru sept autres personnes "et une quarantaine d'autres naufragés ont été secourus par des moyens britanniques". Le BH Borda est rentré à Boulogne-sur-Mer mercredi soir et "les 22 personnes secourues ont été déposées à quai et prises en charge par les services de secours à terre".

Trois naufragés victimes d'un malaise

En fin d'après-midi, alors que les rafales de vent atteignaient les 50km/h, une nouvelle embarcation de migrants a été signalée en difficulté au large de la plage d'Hardelot.

"Le CROSS Gris Nez a engagé le remorqueur d'intervention d'assistance et de sauvetage Abeille Normandie, affrété par la Marine nationale, pour les secourir", peut-on lire dans le communiqué.

Au total 68 personnes ont pu être secourues mais plusieurs naufragés étaient en hypothermie et trois ont fait l'objet d'un malaise.

L'Abeille Normandie a également rejoint le port de Boulogne-sur-Mer pour y déposer les 68 naufragés. "Les trois personnes victimes d'un malaise ont été prises en charge à bord par les sapeurs pompiers avant d'être débarquées".

Deux personnes retrouvées mortes

Déjà dans la journée, le parquet de Boulogne-sur-Mer avait indiqué que deux migrants, un homme et une femme d'une trentaine d'années, sont morts mercredi 22 novembre dans la Manche, dans le naufrage de l'embarcation sur laquelle ils tentaient de gagner l'Angleterre. 58 personnes ont néanmoins pu être secourues.

Une enquête a été ouverte notamment pour homicide involontaire aggravé et blessures involontaires aggravées.

Selon Utopia 56, "au moins 18 personnes sont mortes ces quatre derniers mois entre Calais et Dunkerque" dont "six ces dix derniers jours". L'association se dit "dépassée" "face à ces frontières issues d'un système qui tue et qui blesse au nom d'un confort et d'une menace imaginaire", tacle-t-elle dans un communiqué publié ce mercredi 22 novembre.

L'association explique que près de "5.000 femmes, hommes et enfants survivent actuellement à la frontière, à la rue, dans les forêts, dans la peur" et "dans l'attente de traverser".

Si vous êtes victime ou témoin d'un événement de mer, contactez les secours par téléphone en composant le n°196 ou par VHF sur le canal 16.

Alicia Foricher